Ce jour-là, le ciel était bleu et immaculé, aucun nuage en vue. Les gens parlaient dans les rues, les marchands criaient à quel point leur produit était soit délicieux, soit bon marché et utile, soit a quel point il était esthétique. Certains étaient des charlatans qui vendaient des élixirs du genre 'Buvez ceci et vous pilonnerez votre femme au lit comme j'allais, ça augmente la virilité !, ou du genre 'Appliquez vous cette crème sur votre tête et pouf, vos cheveux repousseront, pauvre chauve !' Tandis que les vrais marchands, eux, vantaient leur produit... Enfin, comme tout bon marchand. Mentir pour avoir de l'argent... Tout n'était que tromperie, aucun légume ne pouvait être frais à ce point, aucune viande aussi juteuse et aucun médicament si efficace. Il y avait toujours des mensonges, chez eux. Ils mentaient toujours. En même temps, les marchands de Sina étaient très bons en affaires, pouvant tromper une petite foule, voire une plus grande foule.
Je marchais dans les rues, portant simplement qu'une chemise blanche et des pantalons noirs, ainsi que des bottes. Un grand soupir s'échappait de mes lèvres, passant ma main sur mes cheveux noirs en bataille. Je détestais sortir dehors sans ma capuche et mon cache-bouche, je détestais franchement ça, je me sentais mal à l'aise sans. Comme si j'offrais à mes ennemis la chance de... De me forcer a manger quelque chose. Je sais que ça a l'air débile comme ça mais... J'ai des traumatismes, voyez-vous ? Enfin bref. Je m'accotais prés d'un mur et sortait de ma poche une montre de poche en argent qu'une amie, ma seule 'amie' à vrai dire, m'a offerte.
Le couvercle de la montre de poche représentait une tête de loup, mon animal préféré. D'un coup, je l'ouvris et regardais l'heure, fronçant légèrement les sourcils, déjà impatients d'en finir au plus vite. La raison de ma venue ici était qu'on m'avait attribué une mission, celle de découvrir un supposé marché noir en dessous d'une épicerie de Sina qui venait de s'installer. Cela ne me posait pas de problème jusqu’à ce qu'on me dise que j'allais avoir un partenaire. Mon dieu que je détestais travailler en équipe, je n'aimais pas la compagnie des autres et ils ne m'aimaient pas, c'était réciproque. Le nom de ma coéquipière m'était inconnu, mais je n'allais pas tarder à le savoir puisque c'était ici, le point de rendez-vous pour se rencontrer, comme la dit la note de mon employeur, un caporal de la Garnison, qui s'était assuré a ce que l'autre ait la note aussi. Bien que cette personne fût en retard... Car j'attendais toujours, impatient d'en finir tôt.