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 On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.

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Adela Kaden
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MessageSujet: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyMer 21 Oct - 23:13

La rébellion était lancée depuis quelque temps déjà. Son regard balaya le passage qui s'ouvrait devant elle; les pavés froids, des marques ensanglantées encore présentes jonchaient le mur et les sols gelés par l'avancée de la révolte. Que s'était-il passé, déjà ? Des individus, mécontents de la fabuleuse condition dans laquelle vivaient les gens résidant dans l'enceinte du dernier mur s'étaient montés contre la Cour. Qu'advenait-il du roi ? Disons que sa vie s'était désormais tranchée; le souverain avait été décapité, pour la plus grande satisfaction de ces révoltants. Adela ne se sentait que plus perdue tandis que les visions de ses camarades de section touchés de lames et de balles revenaient à flot.

Une révolution, il ne manquait plus que ça, et Adela avait manqué d'y passer pour la première fois. Mais elle était parvenue à se tirer hors de la vue des rebelles quand ceux-ci avaient violenté ses congénères; elle avait aperçu, par-delà le verre de sa fenêtre, une chatoyante pluie de  liquide carmin bonder les rues. Bien heureusement pour elle, la soldate n'avait pas été remarquée et elle arpentait désormais les chemins de la cité alors que des questions hantaient avec vivacité son esprit cerné par les remords. Ce n'était tout de même pas les premiers militaires qu'elle voyait périr sous ses yeux, mais les sentiments de regret qu'elle ressentait en ce moment se faisaient de plus en plus fort. La demoiselle n'était pas vraiment si complice que cela avec ses collègues. Mais même si elle ne possédait pas vraiment d'affinité parmi la garnison, la vie n'était pas à prendre à la légère avec Adela, et chacune d'entre elles n'était pas perdue inutilement.

Des pas précipités, un souffle saccadé qui peinait à suivre le rythme de la démarche de la binoclarde qui, sous une légère expiration du vent, leva la tête et fixa de ses prunelles de sève la voûte céleste qui s'assombrit au fur et à mesure. D'obscurité l'endroit s'était paré. Elle ralentit sa cadence, et finit par s'arrêter, comme craintive, au milieu de la rue. Mais pourtant aucune inquiétude ne se lisait sur son visage qui se baissa machinalement quand un soupir quitta la barrière de ses lèvres. Une de ses mains s'insinua dans sa natte avec laquelle elle se divertit nerveusement, jusqu'à ce qu'un son qu'elle qualifia aussitôt de maussade parvienne jusqu'à ses oreilles. Des sanglots.

Qui était-ce ? Un de ces rebelles, resté en retrait ? Si c'était le cas, pour quelle raison pleurait-il ? Peut-être que ce n'était pas un assassin, mais un civil qui avait besoin d'aide, et en tant que bonne patriote, Adela se devait de l'aider. Quand bien même elle resta sur ses gardes en suivant ce qui avait l'air d'être des pleurs. Elle prit une toute autre expression quand elle découvrit alors un garçon à la chevelure de blé, recroquevillé, qui tenait entre ses mains une de ses jambes qui lui paraissait lourdement pénible, et qui portait l'uniforme militaire. Alors la brune s'avança sans plus tarder et s'agenouilla près de lui, cherchant son regard et en posant avec légèreté une main sur son épaule comme pour le calmer.  Son attention glissa sur l'emblème superposé de deux roses qui ornait la poche avant de sa veste coupée. Un membre de la garnison. Elle n'osa pas lui demander si il allait bien, cette question avait l'air tout bonnement stupide quand on y pensait et quand on voyait la tristesse que démontrait la figure de l'inconnu aux cheveux hirsutes.

C'est avec une voix calme et douce qu'elle parvint à lâcher quelques mots, peu en nombres mais bien consolants.

"Eh, qu'est-il arrivé à ta jambe ? Arrête de pleurer- euh ..."

Elle se figea légèrement. Comment s'appelait-il, déjà ?
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyJeu 22 Oct - 19:11

Pourquoi suis-je encore vivant ?
C'était une bonne question.

J'aurais dû mourir. Néanmoins, je suis là. Assis par terre, environné de sang et des cadavres de mes camarades. Combien d'entre eux ont trouvés la mort pendant cette attaque ? Non, ne me dites pas que je suis seul, désormais. Je ne veux pas être abandonné. J'ai besoin de quelqu'un.

Je me suis alors mis à sangloter, comme un gosse à qui on aurait volé son jouet favori. Ma jambe me faisait tellement mal, j'avais le sentiment qu'elle avait été arrachée. Mais non, elle était toujours là. En posant ma main droite sur la blessure, je constate que celle-ci avait changé rapidement de couleur, passant du beige au rouge vif. Super, une hémorragie, pensais-je. J'ai alors posé ma main gauche par-dessus l'autre, avant de me recroqueviller sur moi-même.

Ces enfoirés de rebelles. C'était eux qui avaient tué les personnes que j'aimais. Tout s'était déroulé tellement vite. Je me souviens d'avoir été de garde aujourd'hui, avec un pote et sa petite amie. Deux personnes que j'appréciai énormément. Même si les voir se câliner toute la sainte journée n'était pas vraiment mon trip en tant que célibataire. On bavardait, on buvait, sans se préoccuper de notre réel objectif, celui de surveiller les alentours au cas où les titans auraient décidé de tout foutre en l'air, une fois de plus. Puis, ils sont arrivés. Les rebelles. Ces bâtards. Il y en avait une dizaine qui s'était rendu à notre emplacement, prenant en otage le couple, ainsi que d'autres soldats. Face à cet événement, je n'ai pas eu le courage de les aider. Au lieu de ça, je me suis échappé. C'était une action tellement ingrate de ma part. Pendant ma course, je pouvais entendre des hurlements, des prières, des sons d'épées tranchant la gorge de certains. Après un moment, quelqu'un avait annoncé la mort du roi, décapité. Je sais que j'aurai dû aider les autres. Mais je n'ai rien fait, ne pensant qu'à ma survie. Je commençais à m'essouffler. Finalement, ils m'ont rattrapé. Ils étaient armés jusqu'aux dents. L'un d'entre eux m'a jeté à terre, avant de commencer à me frapper. Je ne pouvais rien faire face à cela. Si seulement vous m'aviez vu… J'avais l'air tellement pathétique.

Un bruit de chargeur. Un tir. Quelque chose s'était logé dans ma jambe. Une balle de revolver. Putain, ça faisait mal. Je priais pour qu'on ne me blesse pas à la main. Je ne voulais pas que l'on soit au courant de ma vraie nature. Mes oreilles faisaient mal, je n'entendais que des murmures. J'étais terrifié. Et puis, ils se sont barrés, me laissant dans un sale état.

Combien de temps suis-je resté comme ça ?

Malgré la douleur et mon état, j'ai tout de même réussi à me relever. J'ai pris un chemin, marchant pendant un moment, sans savoir où aller. Les cris avaient fait place au silence. L'odeur du sang et les cadavres que je croisais me donnaient envie de vomir. Ma vision était floue, je n'entendais plus rien. Les pleurs me hantaient. Je voulais mourir. Je souhaitais réellement qu'un de ces résistants me retrouve et m'achève.

Je n'ai pas tenu debout très longtemps. Je me suis collé contre un mur, avant de me laisser glisser jusqu'au sol. Une fois de plus, je me retrouvais seul. J'avais tellement peur.

« Alors, je vais mourir comme ça ? Tant mieux, je l'ai mérité. »

Des pas. Quelqu'un était dans les parages. Un ennemi, n'est-ce pas ? Tant mieux, je voulais en finir. Hors de question pour moi de continuer à souffrir ainsi.

J'ai fait erreur. Ce n'était pas la personne que j'appréhendai. C'était une jeune demoiselle qui, d'après son uniforme, venait elle aussi de la garnison. Une survivante.

« Eh, qu'est-il arrivé à ta jambe ? Arrête de pleurer- euh... »

Impossible de lui répondre. J'étais trop chamboulé pour expliquer toute l'histoire. À la place, je me suis levé, pour ensuite me jeter dans ses bras.

« Merci seigneur. »

Je me suis remis à gémir, tout en m'accrochant au veston de la fille aux cheveux bruns. C'était un miracle de trouver un survivant dans cet environnement apocalyptique.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyJeu 22 Oct - 23:58

Dieu merci, il n'avait pas l'air d'être aux portes mêmes de la mort et seule sa jambe, après un examen visuel très bref de la part de la jeune fille, était touchée dangereusement. Elle s'était tue mais son regard, lui, parlait, se préoccupait de lui dans un silence où faisait doucement surface un doute assez vaste. Pendant plusieurs minutes, elle se permit de laisser planer une réticence poussée. Mais il fallait agir et vite, le sang s'extirpant de sa blessure  comme le faisaient les larmes des yeux célestes du jeune homme. Il ne lui répondit pourtant pas tout de suite, mais Adela ne prit pas la peine de reposer son interrogation.

Elle tourna les yeux et vérifia les alentours; des corps inertes aux environs, et un seul vivant parmi eux. Il avait été saisi par les rebelles en question, c'était évident. L'endroit n'était pas sécurisé du tout, surtout quand on voyait le génocide agrafé au sol. Avec la blessure qu'il portait, il était très déconseillé de bouger ce soldat pour le soigner ailleurs, mais elle devait entreprendre quelque chose très rapidement si elle ne voulait pas le voir partir pour de bon. Ils se trouvaient tous les deux loin des autres membres de la garnison, et Adela dirigea une main vers sa ceinture pour saisir un de ces pistolets à fumigènes dans le but de prévenir les autres, mais ... rien ne se trouvait à part les éléments habituels de son équipement tridimensionnel. Merde. Elle ne s'attendait pas à découvrir un blessé parmi les morts, en même temps.

La panique prenait doucement forme. Incapable de contacter les autres et de se tirer d'ici pour plus de sécurité pour ne pas laisser ce pauvre garçon en plan. D'autant plus que le voir pleurer était une chose abominable, bien qu'elle soit habituée à lire la douleur sur les visages, que ce soit sur ceux des combattants ou des civils. Elle déglutit, et finit par se redresser en vitesse alors que ses mains, peu habituées à être mises à l'oeuvre dans ce genre de situation, vinrent se mêler avec fébrilité.

"Est-ce que tu peux te lev.."

Nul besoin de terminer sa question à cet instant, car au lieu de rester immobile, l'éraflé s'était levé et s'était logé dans ses bras, loin d'être familiers aux étreintes, qu'elles soient amicales ou rassurantes; autant le dire d'emblée, Adela se sentit confuse, mais ne bougea pas pour autant, préférant le laisser s'accrocher à elle. C'est lorsqu'elle sentit une très forte pression sur sa veste qu'elle plissa les yeux, peinée.

"Merci seigneur."

Il était peut-être traumatisé par ce qu'il venait de traverser, mais il arrivait à parler, c'était déjà ça. Elle daigna enfin tenir les bras du blond sans se plaindre de l'emprise qu'il lui cédait. Elle ouvrit doucement les lèvres pour lui confier quelques paroles.

"Ca va aller."

Elle tapota ensuite le dos de son collègue, glissa un de ses bras derrière sa propre nuque et le conduit au fond d'une ruelle vidée de toute présence en se déplaçant avec une lenteur inégalée, grimaçant à chaque fois que son regard atterrissait sur sa jambe. Le pauvre, décidément. Puis, une fois arrivés près d'un des murs du chemin mitoyen à deux imposantes bâtisses, elle l'installa toujours aussi doucement de nouveau sur le sol, étendant alors la jambe touchée sans énergie. N'importe qui aurait bien remarqué le manque de confiance qui s'installait progressivement sur son visage et il était à cet instant aisé de comprendre qu'elle était perturbée et qu'elle n'était pas un minimum douée dans ce domaine en particulier. Adela examina alors le problème un instant; si il avait été la cible d'un tireur rebelle, deux options s'offraient à elle.  Devait-elle prendre des risques et déloger la balle de fusil ayant élu domicile dans ce corps au plus vite et manquer d'infecter la plaie ou était-elle contrainte de seulement compresser pour limiter le flux sanguin ? Elle écarquilla les yeux et détailla de ces derniers la déchirure, autant au niveau du pantalon de l'uniforme que cette gambette dépendante du reste du corps. Le choix était fait : elle éclaircit alors sa voix, peu convaincue..

"Je vais ... euh ... bander ta blessure. S'il te plaît, pardonne-moi si je te fais mal.."

Diligente, elle remonta le tissu du soldat et découvrit alors la plaie tant redoutée. Avec autant d'empressement, elle retira son équipement et le posa à côté d'elle, évitant les encombrements qu'il pouvait lui causer. Elle fouilla dans toutes ses poches et mit la main sur un mouchoir en tissu encore vierge de toute tâche, et le déplia avant de le diriger vers la partie touchée avec une extrême prudence. Ce fut un nouveau regard relevé vers la victime qui appuya sa prochaine question tandis qu'elle entamait un bandage improvisé. Là, elle pouvait se permettre de la poser.

"Tout va bien ? .."
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyVen 23 Oct - 10:53

Pendant un instant, j'avais bien cru qu'elle me repousserait. Seulement, cela n'a pas été le cas. Bien heureusement. Je me suis permis d'enfouir ma tête dans sa nuque, ne voulant plus voir ce paysage lugubre autour de nous. Un silence – quelque peu gênant – s'était alors installé, révélant au mieux le son de mes pleurs et de ma respiration sifflante. Je vacillais, sentant que j'allais très vite m'évanouir si je ne me calmais pas. Voir peut-être même carrément tomber dans le coma. Rien que l'idée même de me retrouver entre la vie et la mort m'effrayait déjà. Du coup, je tentais de cesser mes lamentations, en vain. J'avais beau avoir l'habitude de voir fréquemment deux ou trois camarades se faire bouffer par des titans tellement que c'était quelque chose d'inévitable. Mais, assister à l'exécution directe d'un grand nombre de mes acolytes était un scénario qui me paraissait encore insensé quelques heures auparavant.

« Ça va aller. »

Comment cette femme parvenait-elle à annoncer cela d'une manière si naturelle, alors tout allait tellement mal à présent ? Est-ce qu'elle était aussi insensible au monde qui l'entoure, ou essayait-elle de cacher ses sentiments ? Dans tous les cas, elle était vraiment courageuse, je l'enviais énormément. Moi, je n'ai fait qu'agir orgueilleusement, laissant tout le monde crever derrière moi. Je le regrette sincèrement. Je me demandais franchement si j'ai mérité que l'on m'aide. Néanmoins, je fis en sorte de ne pas divulguer mes ressentiments. Sa main m'avait délicatement tapoté dans le dos, ce qui a eu pour conséquence de me faire frissonner. Non, ce n'était pas une réaction qui m'était commune. Or, je savais que la soldate ne me voulait aucun mal. Si c'était le cas, je l'aurais, vraisemblablement, déjà constaté depuis un moment. Tandis que la jeune femme me transportait dans un autre lieu, je commençais à me calmer. J'ai repris une respiration normale, mes sanglots ont cessé. Toujours est-il qu'une migraine douloureuse s'est manifesté, empirant mon état. Pourtant, je ne faisais rien paraître. J'étais beaucoup trop accablé pour cela. J'observais du coin de l'œil ma jambe, toujours aussi ensanglanté. Un air de dégoût s'afficha sur mon visage. Cela me surprendra éternellement de savoir que j'étais encore vivant malgré mon piteux état.

La brune interrompit sa marche, pour finalement me poser méticuleusement au sol. Ce n'était pas confortable, il faut bien l'avouer. Toutefois, je n'avais point le choix. Peu importe, tant que je ne devais pas me déplacer par mes seuls moyens. Je restais calme, contemplant le ciel assombrit. Je lâchais un soupir, avant de me tourner vers la fille à lunettes. Celle qui m'a sauvé. Elle avait l'air peu résolu en voyant le trauma. À vrai dire, j'aurai eu la même réaction si j'étais à sa place.

« Je vais ... euh ... bander ta blessure. S'il te plaît, pardonne-moi si je te fais mal.. »

Je ricanais intérieurement. Je souffrais assez, donc je ne sentirais absolument rien si elle me faisait mal. Je lui faisais confiance, alors je la laissais faire, tandis que je l'observais. Quelle jolie fille. J'apprécie particulièrement son minois blanchâtre, parsemé de taches de rousseurs en petit nombre. C'est rare que je me mette à admirer quelqu'un de cette manière. J'ai l'impression de tomber amoureux, du coup. Au mauvais moment.

« Tout va bien ? .. »

Merde. Elle me regardait. J'ai baissé rapidement les yeux.

« J'aimerais beaucoup pouvoir donner une réponse positive. Malheureusement, ce n'est pas le cas. »

Effectivement, il ressentait à nouveau sa douleur, après avoir complètement oublié combien ma souffrance pendant ce laps de temps où j'avais la tête complètement ailleurs. Et, pour être honnête, c'était horrible. Inopinément, je me suis rappelé du moment où elle cherchait quelque chose. Il me semble que l'objet qu'elle cherchait en vain était un pistolet à fumigènes, non ? Il chercha alors la trace du sien, l'ayant forcément emporté au cas où il devait prévenir les autres de l'arrivée des ennemis.

Bingo !

Sa recherche fut un succès. Maintenant qu'il avait trouvé l'engin, il le tendit immédiatement à la jeune, un sourire forcé aux lèvres.

« Ce n'était pas ce que tu cherchais avant ? Je ne suis pas sûr qu'il soit plein, mais il ne doit pas être vide pour autant. »

Je ne suis jamais sûr de rien, de tout de façon.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyVen 23 Oct - 16:02

Si elle avait eu l'opportunité de se claquer le front d'un coup de paume suite à une bêtise, elle l'aurait fait, or les conditions n'aidaient pas. Bien sûr que non il n'allait pas bien, et elle regretta bientôt de lui avoir posé la question triplement idiote. Les premiers mots qui basculèrent dans sa tête chamboulée par le décor épouvantable furent des reproches sur elle-même; elle se sentait bien piètre, et savait bien que l'état du blondinet dépendait d'elle de toute manière. Il ne fallait pas flancher. Elle ajouta, d'une voix un peu sèche :

"Désolée, c'était stupide."


En entourant l'éraflure du petit drapé blanc -qui fut d'ailleurs très vite rendu écarlate d'où son embrassade avec la blessure-, Adela vit le bout de ses doigts livides se teinter de rouge sous la clémence, précipités. Elle faisait du mieux qu'elle pouvait, mais faire ça avec une application parfaite tandis que ses mains se mettaient à grelotter sous l'effervescence demandait beaucoup de concentration et, vraisemblablement, celle-ci n'était pas vraiment au rendez-vous. Elle souffla de nouveau. Une fois, puis deux, avant de le cibler encore de son regard ambré. Vraiment, il ne lui rappelait rien, même si Adela ne prenait pas forcément le temps d'examiner les visages de ceux qui se trouvaient dans sa section. Il avait l'air d'être plutôt jeune, avoisinant la vingtaine ? Peut-être avait-il son âge ? Elle secoua la tête en se rappelant que ce n'était pas l'instant propice pour essayer de résoudre les devinettes qu'elle se posait. Action futile, en somme.

Puis Adela reposa ses prunelles sur le mouchoir entourant la zone tamisée. Le bandage était fait. Négligé certes, mais achevé. Elle l'analysa vivement avant d'arborer un air quelque peu déçu, vexée de l'apparence qu'offrait ce pansement brusque  et inopiné. Adela n'était pas infirmière, et il suffisait de toiser le mouchoir attaché hâtivement pour le comprendre. C'est alors qu'il se mit en quête de quelque chose; une nouvelle lueur naquit dans les yeux de la demoiselle, remplaçant au passage l'éclair désespéré qui les occupait quelques instants avant la trouvaille du garçon, quand celui-ci lui tendit un pistolet à fumigène, recherché en vain quand elle avait voulu prévenir les autres de l'infirme temporaire. Si un sourire contraint d'être affiché par son propriétaire ornait les lèvres de son interlocuteur, ce fut une sorte d'illumination qui anima le visage limpide d'Adela qui réceptionna le petit canon entre ses mains.

"-Ce n'était pas ce que tu cherchais avant ? Je ne suis pas sûr qu'il soit plein, mais il ne doit pas être vide pour autant.
-Oh, si ! C'est bien ça que je cherchais, merci !" Elle s'éloigna de lui de quelques pas mais ne le quitta pas des yeux. "Tiens bon !"

Sur cette proclamation, elle posa sa main sur une de ses oreilles, tandis que l'autre se brandit dans les airs, l'objet pointé vers le ciel. Elle tira sur la gâchette et une fumée colorée s'en échappa pour s'évaporer doucement, éphémère. Dès que ce fut fait, elle baissa l'outil sans pour autant décoller sa patte de son oreille dans la seconde qui suivait; elle se retrouva donc très vite près du jeune homme, consciente qu'il ne fallait pas le et se laisser divaguer. Elle rangea la pièce d'artillerie sur elle et s'empara de son équipement laissé de côté quand elle était prise par les soins. Adela s'accroupit doucement devant lui, un regard en biais lancé vers la sortie de la ruelle. Les prières intérieures étaient bien présentes, alors qu'elle espérait que ses camarades arrivent au plus vite.

La binoclarde, qui par ailleurs remonta ses lunettes sur son nez, jugea bon de lui parler pour le maintenir éveillé. Mais que pouvait-elle bien lui dire ? Hors de question de lui parler de la pluie et du beau temps. Autant en profiter pour faire connaissance, bien qu'elle ne soit pas certaine d'obtenir un retour dans la minute.

"Au fait, je m'appelle Adela. Et toi ?"

Elle fut affublée d'un air déconcerté soudainement, sachant ses paroles inintéressantes. Que des gaffes, et en plus dans un moment pareil.. C'est pour cela qu'elle enchaîna, sans lui laisser le temps de prononcer ne serait-ce qu'un mot, sur un ton un peu plus sérieux et approprié à la situation.


"Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à me le faire savoir, il va falloir qu'on patiente un peu. Tu as froid ?"

Action identique à la dernière, elle ne lui laissa pas le temps de lui répondre et se débarrassa de la veste de son uniforme pour la poser sur lui, se retrouvant par conséquent en chemise à manches courtes, et essuya ses doigts salis par le sang sur son haut avant de croiser les bras quand la brise vint se frapper contre eux. Allaient-ils mettre encore longtemps ?
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyVen 23 Oct - 20:46

« Désolée, c'était stupide. »

Je lâchais un petit rictus discret. Elle avait l'air honteuse de m'avoir posé la question, comme si elle avait commit une erreur fatale. Mais, qui n'a jamais posé cette question à un camarade blessé ? En tout cas, ce ne sera pas moi qui dira non. Je m'interrogeais alors sur le nombre de fois que je me suis fait disputer par les autres dans ce genre de situation juste pour avoir posé cette fameuse question. Pourtant, à chaque fois, je tente de me rappeler de ne plus jamais sortir cette phrase, sans vraiment de succès. Je riais intérieurement de moi-même, tout en observant ma jambe. Ma blessure saignait de moins en moins et ma douleur s'atténuait. Mais, je sentais toujours cette foutue balle de revolver, coincée entre deux de mes muscles.

« Si je retrouve ces salopards de résistants, j'te jure qu'ils passeront un mauvais quart d'heure. »

En prononçant ces mots, ma voix est partie dans un ton grave et sérieux. Je n'ai peut-être pas la gueule d'un type comme ça, mais je vous jure que lorsque je passe un savon à quelqu'un, cela ne s'arrêtait à une engueulade, oh non. Je vais jusqu'à lui foutre une belle droite dans la face. J'ai déjà faillit me faire renvoyer de la garnison parce que je me suis bastonné avec un mec des brigades spéciales. Et Dieu sait combien je hais ces pleurnichards, qui ne sont même pas capables de défendre notre roi. La preuve, ce dernier a crevé. C'est également pour cela que j'ai refusé d'entrer là-bas, malgré mes excellents résultats. Je ne suis pas un froussard, moi.

Du coup, j'étais un peu perdu dans mes pensées. Je n'avais même pas remarqué que je matais, une fois de plus, ma coéquipière. Mais, celle-ci s'était déjà dirigé un peu plus loin, brandissant mon pistolet. J'ai compris que je n'aurais pas le temps de me boucher les oreilles. Boom.

« Ah, mes oreilles putain ! »

J'aime beaucoup utiliser ce machin-là mais, franchement, les concepteurs de ce pistolet auraient pu faire un effort pour trouver un moyen d'atténuer le son qu'il produisait lorsqu'on tirait avec celui-ci. Maintenant, je n'entendais à nouveau plus rien. Juste un son en continue. Un bruit énervant, mais impossible à décrire. Cela avait duré pendant un court instant. Quand j'ai réussi à récupérer mon audition, je n'ai pas pu m'empêcher de bégayer des excuses auprès de la brune. D'ailleurs, je constatais que je n'avais jamais vu cette fille. Cela peut sûrement s'expliquer par le fait qu'il y avait des centaines de soldats parmi nos rangs. Ou alors qu'elle venait à peine d'arriver. C'était crédible, surtout qu'elle avait l'air plus jeune qu'elle…

« Au fait, je m'appelle Adela. Et toi ? »

Mon visage est passé du teint pâle habituel à un rouge vif. Je n'avais aucune idée de pourquoi. Je passais sûrement pour un con à ses yeux, désormais.

« Moi, c'est… c'est Frank. Ra… Ravi de te rencontrer. »

J'avais le sentiment d'avoir frôlé l'arrêt cardiaque. Oui, c'était stupide de faire une crise cardiaque parce qu'une fille m'a adressé la parole. Et oui, j'avais une envie très forte de me foutre une grosse baffe à l'instant.

« Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à me le faire savoir, il va falloir qu'on patiente un peu. Tu as froid ? »

Elle n'avait pas l'air d'attendre une réponse de ma part, puisqu'elle enleva sa veste pour la poser sur mon corps affaiblit. À présent, elle se retrouvait en chemise à manches courtes. Elle allait crever de froid comme ça. J'avais un peu pitié pour elle.

« Merci, mais… Tu devrais garder ta veste. Tu vas attraper froid, sinon. »

Un grand sourire se dessina sur mes lèvres, tandis que je lui redonnais la veste. Tant pis si j'attrape la crève. Cela m'apprendra à aider les autres lorsqu'ils sont en danger. J'ai tenté, une fois de plus, de m'asseoir. Mission réussie. J'avais moins mal au dos. Mais, ma migraine s'accentuait. Ce qui a eu pour conséquence de me faire râler.

« Bordel, qu'est-ce que j'ai mal au crâne ! »

Je jure beaucoup, je le sais bien. Mais, ce ne sont que des réactions automatiques de ma part. Comme un mécanisme qui s'active dès que quelque chose ne va pas. Et là, il faut dire que je n'allais pas bien. Ma vision redevait floue. Devais-je le lui signaler ? Peut-être.

« Adela. »

J'ai posé ma main sur son bras.

« Est-ce normal si je vois flou ? »

J'étais quelque peu paniqué, pour être honnête. Je tremblais.

« Ne me laisse pas, je t'en prie. »

Les larmes revenaient noyer mes yeux. Je craignais le pire.
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Adela Kaden
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptySam 24 Oct - 0:14

Adela avait bien remarqué le changement de couleur de l'inconnu quand elle lui donna simplement son nom. Que se passait-il ? L'avait-elle gêné en lui confiant des choses inutiles ? Si c'était le cas, elle s'en sentait profondément désolée, et l'amertume dessinée par ses traits fins n'hésitèrent pas à le montrer. Il lui répondit, quoiqu'un peu bégayant, qu'il se nommait Frank. Elle n'avait lâché à son encontre qu'un sourire qui se voulait presque sympathique.

Quand bien même elle n'était pas passée à côté de sa plainte quand elle avait tiré le fumigène, Adela baissa un peu la tête, confuse. Mais elle ne fit aucun commentaire à ce sujet, sachant pertinemment que le bruit de cette chose pouvait être ô combien  pénible. Surtout quand on était blessé et qu'on n'était pas au meilleur de sa forme. Elle releva néanmoins le nez quand il lui rendit le vêtement brun. Bien qu'un  peu surprise, elle tendit ses mains pour découvrir en leur centre la veste qui se serait pourtant volontiers portée cruciale. "Mais, je ...-" Elle remit l'habit, à contre-cœur cependant.

"Bordel, qu'est-ce que j'ai mal au crâne !"

Ce fut cette protestation qui fit sursauter Adela. Si il voulait calmer sa migraine, il fallait qu'il se calme, et ainsi commencer par se montrer peu bruyant. La brune se mit à repenser à toutes les choses qu'elle faisait quand un mal de tête se montrait dans son cas; la lecture était parfois un bon moyen de le faire passer, un repos également. Mais, elle n'allait tout de même pas proposer une séance de lecture à Frank dans cet état, si ? De toute façon, elle n'avait pas d'ouvrage sur elle, c'était donc résolu. Et imaginer qui que ce soit en pleine lecture alors qu'une révolution était en cours la dérangeait un tantinet.

Mais elle cessa dès lors ses pensées quand elle regarda le soldat dont l'attitude devenait peu à peu étrange et inquiétante; c'est lorsqu'il ébruita son nom qu'il attrapa le bras de la bigleuse qui haussa un sourcil. Le calme semblait être revenu depuis un bon moment, alors que se passait-il maintenant ? Était-il sur le point de s'évanouir, ou devait-il lui annoncer quelque chose ? Dans tous les cas, cela remit Adela dans une angoisse débutée.

Le résultat était rétorqué; la vision du blond se faisait apparemment embrumée, et, impuissante, la jeune fille se mura dans le silence encore une fois. Si celui du premier contact s'était fait gênant, celui-ci s'avérait bien plus tendu et oppressant.

"Ne me laisse pas, je t'en prie."

*Bien sûr que non idiot, je ne vais pas te laisser seul dans une ruelle alors qu'on t'a tiré dessus !* C'est ce qu'elle eut envie de lui répondre, mais la retenue se faisait plus importante. Le pire revenait; Frank se mettait à pleurer. Ce n'était pas comme si elle était habituée à consoler des garçons tous les jours non plus, surtout quand ceux-ci avaient une balle logée dans un membre du corps..

Il n'était pas pénible à ses yeux, mais elle se savait impuissante dans cette situation, et répéta les mêmes gestes que ceux de leur rencontre; elle l'entoura maladroitement de ses bras, en restant tout de même à une distance raisonnable, et chercha son regard, paniquant. Puis ses mains vinrent attraper ses épaules qu'elle secoua sans férocité, ne souhaitant surtout pas aggraver l'emprise qu'elle lui offrait déjà.

Il se sentait sûrement partir, et l'adolescente lui fit cadeau de quelques petites tapes sur la joue pour le garder avec elle; il fallait absolument qu'il tienne jusqu'à l'arrivée des secours.

Frank avait eu envie de se gifler quand il s'était présenté à elle ? Eh bien, Adela se permit de lui claquer avec un peu plus de violence l'une de ses deux joues  pour conclure sa réanimation. Bien qu'il n'ait pas encore fermé définitivement les paupières, elle s'interrompit dans ses actes et se remit à le secouer, plus vivement et efficacement cette fois. Elle espérait de tout cœur qu'il reprenne ses esprits; l'important était qu'il reste en vie grâce à elle qui se sentirait remerciée d'une bonne action. Mais revenons-y; Adela arrêta enfin ses secousses sur le blessé et attrapa une de ses mains avant de la serrer dans une de ses paumes, attendant une quelconque réaction. Sa patience s'ébouillanta. Elle ne souhaitait maintenant qu'une chose; que Frank reprenne ses esprits le plus vite possible et qu'il se remette à lui parler.

"Crever à cause d'un rebelle ? T'es pas sérieux j'espère, Frank ?! Qui a dit qu'il ferait passer un sale quart d'heure à ces révolutionnaires ?! Cesse tes bêtises et reste avec moi !"

Le tout accompagné d'un air découragé qui s'aggrava malheureusement de plus en plus.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptySam 24 Oct - 12:01

Aujourd'hui était un très mauvais jour, je le confirme. D'abord, mon réveil. Au lieu de me demander de me lever, mon colocataire, un soldat beaucoup plus âgé que moi, n'a pas hésité à me jeter par terre. Alors qu'il s'avère que j'ai pris l'habitude de dormir sur le putain de lit supérieur. Heureusement que je suis habitué aux chutes, sinon j'aurais dû rester dans ma chambre le reste de la journée. Ensuite, la révolution. J'ai vu de mes propres yeux mes camarades crever comme des chiens, avant de moi-même me faire attaquer. Et, pour finir la journée en beauté – entre guillemets –, la scène qui se déroulait actuellement dans cette petite ruelle sombre. Je me faisais passer pour le bouffon de service devant une jeune recrue, qui me plaît énormément. Ouais, je pense que je tombe amoureux d'elle.

Parfois, Dieu fait vraiment le bâtard avec ses créations.

Je vacillais, j'avais le sentiment de mourir. De passer dans l'au-delà. Je ne sentais plus mon corps tellement j'ai été affaibli. Tant mieux pour moi, j'ai mérité de mourir. Malheureusement, Adela n'avait pas l'air d'être de mon avis. Après m'avoir pris dans ses bras, comme moi quand je l'avais rencontré, elle m'avait foutue quelques petites gifles. Cela n'avait eu aucun effet sur moi. Puis, remarquant que cela ne fonctionnait pas et que j'allais bientôt m'évanouir, elle me donna une grosse claque bien douloureuse, qui me réveilla immédiatement. Finalement, elle me secoua d'une manière agressive. Si son objectif était de me donner le tournis, elle avait réussi. En tout cas, je ne sentais plus la mort me prendre petit à petit, désormais.

« Ne me secoue pas comme ça, enfin ! J'ai cru que tu voulais me tuer ! »

Néanmoins, dans ma tête, je songeai que me tuer était une bonne idée de sa part. Or, lui dire la vérité la mettrait sûrement en colère. Alors, je n'ai pas pris le risque de lui révéler mes pensées. C'est tellement pathétique de ma part, on dirait que je suis un suicidaire. Cela dit, je me suis écroulé sur son épaule, avant de sortir quelques jurons à propos de cette journée. Je sais que je l'ai déjà annoncé plusieurs fois, mais c'était l'une des pires journées de mon existence. Il ne faut pas chercher plus loin.

« Crever à cause d'un rebelle ? T'es pas sérieux j'espère, Frank ?! Qui a dit qu'il ferait passer un sale quart d'heure à ces révolutionnaires ?! Cesse tes bêtises et reste avec moi ! »

Je me suis mis à ricaner. Je le sais bien que les trois quarts des choses que je sors aux autres sont des conneries. Ma vie entière est un ramassis de bêtises. Je le sais plus que bien. Bon, je vais cesser de me plaindre de ma vie. Deplus, je n'ai plus de douleurs à la jambe. Étonné de ne plus rien sentir, je fixais la partie du corps qui m'intéressait. Plus de saignements. Je constatais seulement que la balle ressortait de ma jambe. C'était dégoûtant à voir.

« Dis-moi, est-ce qu'il y a au moins des survivants parmi nos camarades ? Tu es la seule que j'ai croisé depuis cet incident. »

J'essuyais le peu de larmes qui coulaient sur mes joues, avant de reposer ma tête sur son épaule. On aurait dit un enfant qui ne peut pas se séparer de sa mère parce qu'il a peur. Quoi que, c'était un peu la même chose, ici. J'étais épuisé, mais j'essayai de rester éveillé le plus longtemps que je le peux. J'irai dormir dès que quelqu'un nous ramènera à l'abri. Enfin, s'il restait encore des personnes dans le district. Ce qui était peu probable, vu le temps frais qu'il y avait à l'extérieur. En effet, j'avais froid. Je crois bien que j'aurais dû garder la veste d'Adela. Quel idiot je suis.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptySam 24 Oct - 16:28

Elle soupira longuement, de soulagement sans doute. Voir son acolyte se délivrer de ses songes venimeuses eut pour effet de l'apaiser dans un premier temps, puis de la faire doucement froncer les sourcils, mécontente. C'est qu'elle avait vraiment cru voir encore quelqu'un mourir, dans ses bras qui plus est. En écoutant les geignements de cette nouvelle connaissance d'une oreille plutôt attentive, Adela s'enfouit dans ses souvenirs; elle se revoyait enfant, blessée, pleurant à chaudes larmes devant sa mère qui la condensait contre son coeur pour calmer son cœur tourmenté. Puis, après lui avoir baisé les deux joues, sa génitrice lui frottait gentiment la tignasse  tandis que les larmes de la petite Adela s'éclipsaient, juste avant la phase de guérison. Bon, il était sûr qu'elle n'allait pas l'embrasser ou quoi que ce soit; elle se limita donc à un simple 'câlin' si on pouvait qualifier ça ainsi, et le serra dans ses bras comme l'aurait fait quelqu'un lors d'une retrouvaille avec un ami.

Elle le sentit trembler fébrilement cependant et, certaine d'avoir fait erreur en acceptant de remettre sa veste, elle se maudit un court instant avant de réaliser que se désencombrer dans un moment pareil n'était pas de tout repos. Alors, Adela prit soin de garder contre elle la majorité du haut du corps de Frank pour lui donner un peu plus de chaleur. On pouvait lire sur son visage de la peine, beaucoup d'inquiétude et un peu de gêne. Oui, de la gêne. Car câliner quelqu'un de la sorte était rarissime chez Adela, et en plus s'il s'agissait d'un garçon avec qui elle partageait une accolade, c'était encore plus problématique. Toutefois, elle fit l'effort de ne pas se plaindre et essayait de rendre ce contact le plus bénéfique possible. Plus attirée par le fait de calmer la fureur de Frank, elle ne jeta plus aucun regard sur sa jambe compressée.

"Dis-moi, est-ce qu'il y a au moins des survivants parmi nos camarades ? Tu es la seule que j'ai croisé depuis cet incident."

Elle ne répondit pas tout de suite et se remémora les scènes; du sang, des meurtres et de la haine. Seulement, elle eut également la vision de quelques hommes de l'armée s'extirper du champ de bataille pendant que leurs amis et partenaires se faisaient exterminer.

Elle s'immobilisa.

"Oui."

Puis reprit.

"Bien heureusement, nous ne sommes pas les seuls, et puis beaucoup sont encore en vie. Mais une grande partie des soldats a été décimée, autant dans la garnison que dans les brigades spéciales. C'est ce qu'on m'a dit."

Elle aurait tellement voulu agir mais, n'ayant pas été de veille, désarmée et perdue, Adela n'avait pas pu faire grand chose. D'autant plus que maintenant, l'agitation gagnait le secteur. Plus de roi, plus de coéquipier; les questions se faisaient davantage importantes. Brutalisée, comme la majeure partie des branches militaires, Adela plissa un peu les yeux. Un carnage, voilà ce que c'était. Presque aussitôt, la brune observa du coin de l’œil la rue voisine. Mais que faisaient les autres, bon sang ?! Ils devaient se dépêcher si ils ne voulaient pas voir un compère tomber une fois de plus. Peut-être qu'un rebelle se cachait aussi dans la zone, et avait en l’occurrence entendu leur conversation ? Il avait même la possibilité de débarquer d'un instant à l'autre avec une arme. Adela secoua la tête  en regardant brièvement son matériel; l'acier renforcé, destiné à l'origine à trancher la nuque des titans, pouvait tout aussi bien ôter la vie d'un agresseur.

"Hors de question de t'abandonner ici. S'ils traînent trop, je te ramènerai moi-même en lieu sûr. Qu'il neige ou qu'il vente."

Mais tuer autre chose que ces créatures carnivores ne réjouissait pas tant que cela la fille à lunettes qui n'ajouta plus rien, loin d'être à son aise.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptySam 24 Oct - 18:49

Si on me demandait de qualifier ce moment avec un seul mot, j'aurai immédiatement choisi gênant. Ce n'est pas que j'abhorrai les câlins, au contraire. C'est quand même moi qui me jetais toujours dans les bras d'un de mes camarades pour ensuite chialer comme pas possible lorsque j'étais triste, que ce soit une femme ou un homme. Et, ce n'est pas non plus à cause du fait que je connaissait Adela que depuis peu de temps, ne connaissant que son prénom – et encore, qui a dit que c'était réellement son prénom ? –. Je suppose que j'étais surtout gêné parce que c'est elle-même qui a pris la décision de m'étreindre. Pourtant, si je me souviens bien de ses réactions précédentes, elle n'a pas l'air d'être habituée à ce genre de choses. Je dirigeais à présent mon regard droit devant moi, repensant encore à ce moment fatal. Il était inévitable désormais que cette mésaventure reste gravé dans les mémoires des vivants jusqu'à la fin de leurs jours. Pour ma part, c'était un autre poids qui se rajoutait. Je n'avais pourtant rien fait à Dieu, alors pourquoi doit-je supporter la mort d'autant de personnes ?

« Oui. »

Cette réponse me fit sortir de mes mauvais songes. Ainsi, nous n'étions pas les seuls miraculés ? Quel bonheur d'apprendre cela. J'ai souri, aspirant à me retenir de crier ma joie. En particulier car cela ne ferait pas plaisir à la jeune que je lui hurle dans ses oreilles.

« Bien heureusement, nous ne sommes pas les seuls, et puis beaucoup sont encore en vie. Mais une grande partie des soldats a été décimée, autant dans la garnison que dans les brigades spéciales. C'est ce qu'on m'a dit. »

« Je dois comprendre par là que tu as vu des rescapés ? »

En tout cas, j'étais sûr que des personnes saines et sauves, il n'y en avait aucun parmi ceux qui surveillaient le mur avec moi. Je les ai tous vu tomber, tandis que je décampais de la zone. C'était donc normal que j'avais en tête l'idée que j'étais seul. Je ne savais rien à propos du statut des autres soldats. Excepté le fait que les bataillons d'explorations n'avaient pas été touchés par cette attaque. J'en suis sûr. Ce matin, je les ai vus partir du district, en direction du monde extérieur. J'avais même aperçu le fameux gamin titan que beaucoup de mes collègues craignaient. Vous savez, le dénommé Eren. D'ailleurs, j'ai toujours l'impression de voir une sorte de jumeau en lui, tellement nous avons de points en commun. Nos mères sont mortes, nos pères ont disparu dans la nature sans rien dire, nous possédons une impulsivité comme pas possible et on peut tous les deux se transformer en un titan à la force phénoménale. Et si je n'avais jamais été au courant de l'existence de ma vraie nature, j'aurai eu la même philosophie que le brun : exterminer tous les titans de cette planète. C'est tout de même eux qui ont détruit mon village d'origine. Je me souviens qu'un jour, à l'heure même du dîner, certains de mes amis avaient commencé un débat à propos d'Eren.

« Je n'arrive pas à croire qu'une fille aussi mignonne que Mikasa puisse choisir de rester avec ce monstre. Moi, à sa place, je lui aurai foutu une claque. »

« Je suis sûr que tu dis ça parce que tu veux te la taper. Avoue que t'es jaloux ! »

« Moi, si j'étais à la place du caporal, je lui aurais déjà tranché les membres à ce salopard. Je n'arrive pas à croire qu'ils puissent faire confiance à un de nos ennemis. »

« Peut-être qu'il y a une raison crédible pour qu'ils le gardent avec eux. C'est sûrement le nouveau cobaye d'Hansi. Après tout, cette folle est vraiment obsédée par ces bêtes sauvages. »

« Au moins, elle essaie de dénicher de nouvelles informations utiles, pas comme ces enfoirés de la brigade spéciale. Cette bande d'orgueilleux ne mérite absolument pas de veiller sur les nobles ! »

Et moi, j'étais là. En train d'écouter cette conversation sans queue ni tête. Je ne disais rien. Je n'avais pas envie de participer à un débat de ce genre.

Je déteste me rappeler de ces mauvais souvenirs. J'aurai tellement aimé ne pas être un titan. Si Adela apprenait que j'étais l'un de ces monstres, qu'est-ce qu'elle penserait de moi ? Elle me haïrait, c'est sûr. Néanmoins, je suis comme Jaeger. Je n'ai jamais voulu être un horrible monstre réputé pour tuer sans raison apparente. Repenser à tout cela me faisait mal au cœur. J'étais tellement perdu dans mes pensées que je n'avais même pas fait attention que je tenais la main de ma coéquipière.

« Hors de question de t'abandonner ici. S'ils traînent trop, je te ramènerai moi-même en lieu sûr. Qu'il neige ou qu'il vente. »

Décidément, j'étais beaucoup trop dans les nuages. J'ai fini par constater que ma main était posée sur la sienne. Je l'ai immédiatement dégagé, faisant en sorte qu'elle ne remarque rien, avant de réfléchir à une réponse.

« Je ne te conseillerai pas de faire cela. Tu ne feras que t'épuiser. »

Ce n'était pas la peine qu'elle se consacre trop à moi. J'ai déjà réussi à me déplacer malgré mes blessures, alors je peux le refaire. De plus, j'étais bien ici, avec elle. Je clignais des yeux, avant de me mettre à bailler. Depuis combien de temps sommes-nous dans cet endroit ?
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyDim 25 Oct - 20:04

"Je dois comprendre par là que tu as vu des rescapés ?"

Elle en prouva l'affirmation par un hochement de tête, même si les traits de son visage s'étaient légèrement changés. Formée pour l'armée, elle avait bien appris à ne pas faiblir même si ses alliés tombaient entre les mains de la mort. Adela avait pourtant éprouvé un choc terrible et une dévastation intérieure qu'elle montrait involontairement aux gens lorsqu'on venait à lui parler de cette émeute rageante et ce rasage humain. En se remettant en mémoire ce qui s'était passé, la binoclarde était devenue d'une blancheur de marbre, si bien qu'on l'aurait confondue avec un de ces cadavres gisant sur les pavés. Elle parvint tant bien que mal à reprendre son teint initial qui n'était pas si différent de celui qu'elle avait adopté juste avant, pourtant.

Elle dévisagea, non sans insistance le garçon qui tout à coup, semblait pensif. Mais lui, qu'elle savait bien plus témoin qu'elle au sujet de l'attaque, devait être bien plus secoué que sa personne. Il avait été bien brave de survivre à cette balle de fusil. C'est en pensant cela qu'elle glissa un regard vers la plaie recouverte avant de rester interdite. Une chaleur au niveau de sa main l'interpella; elle déposa alors toute sa réflexion vers son poignet, puis sur ses doigts cachés par ceux du jeune homme. Décidément, la chance n'était pas du côté de ce dernier aujourd'hui car Adela demeura indifférente  devant cela avant qu'il ne retire la sienne; il ne semblait pas satisfait de ça. Sceptique au départ, elle détailla des yeux sa main, convaincue que Frank, réticent, avait rompu cette approche machinale suite à un dégoût provoqué par la brune qui, incrédule, posa sa main sur un de ses propres genoux. L'idiote. Certaine de l'avoir révulsé, elle sourit vainement et s'excusa. Elle s'était beaucoup excusée face à lui, n'était-il pas exaspéré par ces pardons incessants ? Adela avait toujours été comme ça, à lancer des excuses, même pour des causes qui n'étaient dramatiques, sa sœur l'avait même remise en place suite à cela. Elle savait pertinemment qu'elle n'était pas douée pour les relations, et se faisait encore et toujours des reproches perpétuels. Elle n'osa plus affronter le regard de Frank.  Jusqu'à ce qu'il l'aborde.

"Je ne te conseillerai pas de faire cela. Tu ne feras que t'épuiser."

D'un coup, la demoiselle à la tresse releva le faciès avec tiraillement. Puis, comme s'il venait de dire une bêtise - quoiqu'il vînt d'en dire une -, elle secoua la tête. Persuadée de la voie qu'elle prendrait si le pire restait à venir, elle agita sa main.

"Je ne crois pas, non. Je ne vais pas laisser un camarade ici, d'autant plus que je trouve ta compagnie agréable."

Adela croisa les bras avant de tourner la tête, yeux clos. Elle n'attendit pas qu'il riposte et continua.

"Je ne dis pas ça à tout le monde. Enfin, c'est pas comme si tu étais privilégié ou quoi que ce soit, hein. Va pas penser des choses qui ne sont pas vraies.."

Il n'y avait au départ aucune intimité dans cette confession, mais le surplus de paroles dont elle s'était endossée trahissait une certaine vérité, au fond. Elle trouvait le blondinet plutôt cordial et s'enchanta de leur rencontre silencieusement. Avec une coloration flagrante au niveau de ses pommettes déjà saupoudrées de taches de rousseur, elle reprit sans décroiser ses bras, presque dédaigneuse; ce n'était là qu'une façade qu'elle se donnait pour ne pas éveiller un quelconque doute.

"Tout ça pour te dire que je te ramène, quoi qu'il arrive."

Elle s'était tue. Ce petit résumé verbal ne manqua pas de rehausser ses rougeurs qu'elle tenta de masquer en posant ses mains sur ses joues, faisant mine d'avoir froid. Enfin, réellement, elle avait froid, en tout cas. Une des deux fut plus chauffée que l'autre; perplexe, Adela retira une de ses mains et la cibla des yeux, incompréhensive, puis la reposa sur sa pommette le plus vite possible, bien que celle-ci ait gagné en couleurs. Il s'agissait de celle que son adhérent avait touchée avant de la quitter rapidement. Ce n'était définitivement pas le moment de penser à ça, et pourtant ..

Le bâillement du garçon à qui elle faisait face ne passa pas outre aux oreilles de l'adolescente. C'est vrai que l'ennui devait le gagner, surtout qu'il se trouvait avec Adela, qui se croyait être le pire fardeau du monde. Sa sauveuse le scruta, et pourtant aucune trace d'irritation lui parvint. Elle culpabilisa de devoir le faire attendre dans un endroit si peu gracieux et où la brise se faisait malicieuse. Si bien qu'elle se mordit avec discrétion la lèvre inférieure.

"Je sais que rester ainsi avec moi dans un coin isolé, ça peut être très déplaisant."

Adela semblait assurée de ses mots, et plongea son regard dans celui azuré de son accompagnateur, inconsciemment.

"Je parle beaucoup trop, aussi.. ça doit être épuisant pour toi."
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyDim 25 Oct - 22:14

Ma question de tout à l'heure paraissait maintenant stupide selon mon opinion. Si Adela avait affirmée qu'il y avait des survivants, sans compter ceux du bataillon, c'est qu'elle a bien été témoin de la survie de certains des soldats. D'ailleurs, elle n'avait pas l'air d'être blessée. Était-elle en repos aujourd'hui ? Sûrement. Cela serait impossible d'imaginer quelqu'un s'en sortir sans avoir la moindre égratignure. Il faudrait que je lui pose cette question. Quoi que… En fait, non. Cela serait idiot de ma part de lui poser une interrogation de ce genre.

Je l'ai entendu s'excuser auprès de moi. Mais, pourquoi ? C'est moi qui est supposé lui demander pardon pour tout ce que je lui faisait endurer, et accessoirement pour lui avait tenu la main par erreur. Oui, je tiens à le préciser, ce n'était qu'un simple malentendu ! Je suis juste beaucoup trop dans la lune, à force de penser à tous ces événements du passé… Seigneur, ne veut-tu donc pas me débarrasser de tout ce poids ? Tu me détestes, c'est ça ? Bon, je peut le comprendre, je ne suis qu'un imbécile.

« Je ne crois pas, non. Je ne vais pas laisser un camarade ici, d'autant plus que je trouve ta compagnie agréable. »

Je lança un regard interrogateur à la brune. Je crois bien que je me suis un peu mal exprimé dans mes propos. Bien évidemment que je refuse de rester paumé dans un coin. N'empêche que la fin de ses paroles était la raison principale de mon étonnement. Non, je ne dois pas me fier à ces quelques mots. Elle avait peut-être dit ça juste pour me commander de rester ici.

« Je ne dis pas ça à tout le monde. Enfin, c'est pas comme si tu étais privilégié ou quoi que ce soit, hein. Va pas penser des choses qui ne sont pas vraies.. »

Je ne devrais pas me mettre à penser à ce genre de choses ? Mais, je suis tellement perdu avec tout ce bazar que je ne sais même pas si je dois me méfier de tes mots ou pas ! Je soupira, avant d'écouter la fin de sa réplique.

« Tout ça pour te dire que je te ramène, quoi qu'il arrive. »

M'accompagner, oui. Mais me porter, hors de question. Je suis beaucoup trop lourd pour qu'elle me transporte toute seule jusqu'à un abri. Je peux me déplacer par moi-même, je ne suis plus un enfant. Oh, son visage vient de prendre une teinte rouge. Elle essayait de me le cacher, en plus de ça. Avait-elle honte ? Ou… Mais bordel. C'est définitivement le genre de situation déplaisante où t'as juste envie de te barrer en courant avant de te frapper le crâne contre un mur. Si je n'étais pas aussi blessé que je le suis maintenant, je serais effectivement parti. Cependant, là, je ne pouvait pas. Dommage, j'avais vraiment l'envie de me cacher tellement que je me sentait humilié.

« Je sais que rester ainsi avec moi dans un coin isolé, ça peut être très déplaisant. »

« Je n'ai jamais déclaré que cela me dérangeait. »

Je tentais de rester le plus détendu que je le pouvais. Je ne doit surtout pas lui montrer des signes qui pourrait lui faire penser que je lui mentait. Parce que, avouons-le, j’étais tout, sauf calme. Mon meilleur ami, lui, m'aurait probablement dit que mes réactions ressemblaient étrangement à ceux qu'une personne aurait devant celui ou celle qu'il aime. Et c'est à ce moment-là que j'ai constaté que j'étais foutu. Je n'ai absolument plus d'amour propre envers ma personne, du coup. Le pire, c'est qu'Adela me fixait droit dans les yeux désormais. Bon. Je dois rester détendu et faire en sorte qu'aucun signe de gêne ne se dessine sur mon visage. C'est très compliqué, mais j'y suis arrivé.

« Je parle beaucoup trop, aussi.. ça doit être épuisant pour toi. »

« Tu est au courant que tu dit ça au plus bruyant des soldats ? Même les personnes les plus patientes veulent me frapper tellement que je suis bavard à la longue. »

La gêne avait finalement fait place à l'enjouement. Je me suis mis à rire comme un con. Je ne disais que la vérité. De plus, quand je me saoule jusqu'à un point, je suis littéralement celui qui dit des conneries pendant toute une nuit, me retrouvant le matin encore par terre parce que mes collègues ne voulaient pas être dérangés par mes propos parfois... Voilà quoi. Hahaha, je n'ai tellement pas d'amour propre pour moi-même.
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Adela Kaden
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyLun 26 Oct - 0:18

Adela avait soufflé. Se mettre dans un tel état pour de simples paroles, c'était bien son truc. Il se disait le plus bavard des soldats. Alors que ses divagations se perpétuaient dans son esprit, un éclat de rire retentit; sa dernière annonce avait l'air de vraiment l'amuser. Pourtant elle avait dit ça tout naturellement, et s'attendait encore moins à le voir si heureux de cet ... éloge ? Si on pouvait nommer ça ainsi. Elle afficha un rictus durant un certain temps, avant de se mettre à sourire sincèrement. Il était amusant, ce garçon. C'est à cette pensée qu'elle se rendit compte à quel point elle regrettait de ne pas avoir tissé des liens avec ses innombrables partenaires tant sa timidité lui collait à la peau. Il fallait se rendre à l'évidence du moins, ce n'était pas de sa faute. Au lieu de rester au milieu des livres et regarder de loin des groupes d'amis formés au fil du temps, elle aurait bien dû se bouger et essayer de s'intégrer, et elle était la première à le reconnaître. Trop tard, apparemment. Ses relations attendront.

La curiosité s'empara d'Adela. Elle avait rarement discuté avec quelqu'un de la sorte, du moins pendant toute une durée comme celle-là. Et elle prenait doucement son aise. L'atmosphère s'était enfin détendue, et elle aussi. Pour ne pas laisser un silence pesant une fois de plus, elle ne se sépara pas de son sourire, toujours présent sur ses lèvres.

L'ancienne campagnarde l'avait jaugée uniquement avec la vue. Au point où ils en étaient, pourquoi ne pas essayer de le connaître un peu plus, en fin de compte ? Tout de même bien consciente de la nouvelle gêne ou de la prudence qu'elle pouvait instaurer chez Frank, elle regroupa dans un coin de sa tête plusieurs questions qui se préparaient à fuser les unes après les autres, enfin s'il s'autorisait à répondre déjà à la première.

Adela était polie et ne voulait pas provoquer chez lui un malaise ou quoi que ce soit dans le genre; s'il n'avait pas envie de répondre à ses interrogations, il était totalement libre de garder le silence, elle ne lui imposerait rien.
Le contact visuel reprit sa bataille muette, avec plus d'aisance pourtant. Son sourire l'avait quittée pour lui laisser reprendre une expression un peu plus sérieuse. C'est avec un peu plus de réserve qu'elle le questionna alors. "Sinon, d'où viens-tu, toi ?" s'enquit-elle sans vraiment se soucier du trouble qu'elle pouvait lui causer. Elle ramena ses jambes contre elle et posa son menton sur le dos de ses mains jointes comme pour soutenir sa tête. Provisoirement, elle avait perdu tout encrage et notion de retenue. Elle enchaîna sur une information personnelle qu'elle espérait favorable pour une éventuelle suite. "Pour ma part, je suis née dans le village de Dauper, dans les montagnes." Ce n'était peut-être pas d'une grande utilité, mais c'était plus pour faire évoluer l'interaction entre les deux et faire passer le temps qu'autre chose.

Sans comprendre le pourquoi du comment, cet intérêt soudain fit naître un certain malaise qui fit comprendre à Adela qu'elle aurait dû poser une question autre que celle-ci. Bah. Après tout, on l'avait dit, Adela ne le forçait pas et ne souhaitait pas plus que ça éveiller chez lui un sentiment négatif. Peut-être qu'il avait perdu des membres de sa famille ... ? Adela n'y avait pas pensé. C'était la première chose qui lui était pourtant venue en tête. Elle qui avait encore ses parents et sa sœur aînée ne pouvait pas imaginer ce que ça faisait de perdre un élément de sa fratrie de façon tragique ou non.

Hésitante, elle préféra préciser : "Enfin, si tu n'as pas envie de répondre, je comprends. Je ne t'oblige pas." Elle avait penché la tête, voulant être sûre qu'il l'écoute jusqu'au bout. Malgré tout, elle resta étonnamment dubitative. Il fallait être aveugle pour ne pas comprendre, rien qu'en regardant son visage, que les remords prenaient en elle de plus en plus d'ampleur.

La repentance était, dans ses iris,  aussi visible que l'astre lunaire dans la nuit. Pour le moment elle était bien décidée à garder sa voix, comme pour se punir d'avoir été si fouineuse. Elle refusa même de s'excuser, évitant de faire accroître la tension. Sa maladresse lui fit comprendre que, aussi effacée était-elle, réfléchir avant d'essayer de se faire un ami était la meilleure chose à faire. Et elle avait foncé dans le tas sans méditer sur ce qu'avait pu vivre Frank. Elle aurait tellement aimé disposer à cet instant précis d'un terrier où elle pouvait se cacher, honteuse.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyLun 26 Oct - 13:04

« Sinon, d'où viens-tu, toi ? Pour ma part, je suis née dans le village de Dauper, dans les montagnes. »

En entendant les dires d'Adela, je me suis automatiquement arrêté de m'esclaffer. C'est fou comme je peux passer d'un ressentiment à un autre juste en entendant les autres me parler. Je n'avais même pas fait attention au reste de ses paroles. Au contraire de ce que vous pouvez penser, cette question ne m'a fait chaud, ni froid. J'ai toujours su répondre honnêtement à celle-ci. Enfin, à peu près honnête. Bien sûr, je ne vais pas dire que je viens du monde extérieur. Si je leur balançais cette réponse, les autres commenceraient vraiment à se poser des questions sur ma vraie nature. Alors, à chaque fois que j'entendais quelqu'un m'interroger sur mon lieu de naissance, je répondais la même chose, avec un ton inexpressif, presque sérieux.

« J'aurai bien aimé m'en souvenir. Tout ce que je sais, c'est que mon village a été détruit lors de la première attaque des titans. »

J'ai tendu ma main gauche vers le ciel, observant celle-ci sans raison particulière. Je faisais en sorte de ne pas me remettre à pleurer. Adela ne doit pas apprécier voir un de ses collègues être triste à longueur de journée. D'ailleurs, moi non plus je n'aime pas voir le désespoir s'imprimer sur le visage des autres.

« J'ai tout perdu en si peu de temps. »

Mon regard se braqua sur ma main droite. Elle était tout aussi amochée que mon passé, avec ses cicatrices et ses marques de dents entre mon pouce et mon index. Je n'avais pas enfilé mes gants, aujourd'hui. J'étais trop la bourre pour me préoccuper d'une paire de gants que j'avais perdu dans une chambre en bordel, la mienne. Je suppose que je serai désormais seul dans cette chambre, entouré de lits vides et des affaires abandonnées par ceux qui se trouvaient dans la même pièce que moi. Tragique, n'est-ce pas ?

Il faudrait qu'on me rappelle de ne pas avoir trop de pensées pessimistes. Tout ça, ce n'est que du passé, désormais. Je veux repartir de zéro. Je soupirai, signe d'ennui chez moi, avant de me relever, ne ressentant plus de douleur au niveau de ma jambe. Rester dans les bras d'une personne du sexe opposé, c'est l'une des rares choses qui me procuraient de la gêne. Et ce n'était pas qu'un peu de gêne. En croisant le regard d'Adela, j'avais senti un sentiment de honte et de chagrin la dominer. Était-ce moi qui l'avait rendue si peinée ? Un air déconfit s'installa sur mon visage, pendant que je m'accroupissais en faisant en sorte d'être en face d'elle, l'observant avec un regard inquiet.

« Tout va bien ? Je sais que je fous toujours le bazar partout où je vais et qu'il n'y a pas d'exception à cette règle, mais je m'excuse sincèrement de t'énerver. »

J'avais un peu pitié pour la soldate, surtout que c'est une fille si calme, qui se force à rester avec le bouffon du siècle, c'est-à-dire moi. Mes mains étaient posées sur mes genoux, quelques mèches de mes cheveux dissimulaient mes yeux, sous lesquelles se trouvaient quelques cernes de fatigue. Avec un teint aussi blanchâtre que mon visage, on pourrait croire que je suis devenu un revenant. C'est plutôt effrayant de s'imaginer cela, oui.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyLun 26 Oct - 18:05

Suite à cette absurdité, elle s'était préparée à toutes les réponses possibles. Alors, elle s'attendait à tout moment à se recevoir une insulte ou une claque bien méritée. Si bien qu'elle s'était abstenue de changer de sujet, attendant son châtiment. Il avait subitement arrêté de rire, comme si sa demande s'était faite tranchante comme la lame d'une épée. Contre toute attente, Frank n'avait pas manqué de répartie et s'était même fait patient. Elle avait prévu autre chose que ça, et n'était pas prête de s'en plaindre pour être honnête.

"J'aurai bien aimé m'en souvenir. Tout ce que je sais, c'est que mon village a été détruit lors de la première attaque des titans."

Seule une onomatopée de sa part parvint à se hisser hors de ses lèvres. Voilà, elle s'y était attendue. Il brandit sa main vers le haut et la contempla avant de continuer :

"J'ai tout perdu en si peu de temps."

Puis il se mit à regarder sa seconde main sans tarder. Adela ne l'imita pas, préférant semer ses prunelles sur le sol devenu d'un coup beaucoup plus intéressant qu'à l'accoutumée. S'excuser encore ne rapporterait rien, ce n'était pas ça qui allait lui rendre son village et ses vestiges. Au fond, elle fulminait, craignant de dire un mot de travers qui ne ferait que sombrer l'altercation entre les deux protagonistes. Un soupir la tira de ses pensées. Il lui fallut un moment avant de se rendre compte que Frank était littéralement remis sur pieds. Il s'était levé avec une telle facilité que cela fit agrandir ses yeux de stupeur. Aussitôt, il s'accroupit devant elle. Il avait l'air tellement las. Lui parler de cela n'avait fait que le rendre nostalgique. Or il s'apitoya visuellement sur elle, sûr qu'il l'avait attristée. Ce n'était pas si faux que cela en somme, mais il ne devait pas s'en soucier.

"-Tout va bien ? Je sais que je fous toujours le bazar partout où je vais et qu'il n'y a pas d'exception à cette règle, mais je m'excuse sincèrement de t'énerver.
-Mais non ..."

Elle l'étudia. Vraiment, avec cette apparence fugace, il avait l'air d'être tout droit sorti d'une tombe. Des bonnes nuits de sommeil et des soins octroyés par des spécialistes étaient les bienvenus. Elle se leva à son tour, l'incitant à en faire de même vu qu'il s'était abaissé pour lui parler, avant de fouiller dans ses affaires vaguement, en sortant le pistolet à fumigènes de ces dernières. Adela reste silencieuse avant d'appuyer sur la gâchette, pourtant rien ne s'échappa de l'objet pointé vers le ciel. Le projectile coloré qu'elle avait envoyé plus tôt était le dernier. Elle serra les dents, réprima une remarque désagréable, et garda le pistolet en main, dénué désormais de toute utilité. Elle se reprit bien vite en se rappelant du gémissement qu'avait poussé Frank auparavant au sujet de sa migraine. La demoiselle, profitant de ce souvenir, lui souffla un : "Ton mal de tête est parti, j'espère ? S'il persiste, dis-le." assez délicat, comme si elle ne voulait pas empiéter sur sa douleur si elle était toujours d'actualité.

Très vite, elle fut intéressée par le bandage fait de ses mains. Il s'était levé, soit, mais pouvait-il aussi bien marcher ? Cela se répercuta au sein de sa conscience. D'habitude peu bavarde, il y avait pourtant tant de choses qu'elle souhaitait demander au garçon. Revenant à des choses plus appropriées et à la réalité des événements pour le moins peu enviables, elle s'écarta de lui au préalable et vérifia la rue qui s'ouvrait devant le lieu où ils s'étaient réfugiés depuis quelques temps déjà. Il n'y avait personne. Enfin, rien ne foulait les pavages, mis à part la flopée de corps inactifs. Après tout, ils n'étaient pas si éloignés de leurs labadens encore vivants. Ils prendraient le temps s'il leur était demandé. Le tout était de rester tapis dans l'ombre : qui sait ce qui pourrait leur arriver ?

Adela pensa à la manœuvre tridimensionnelle, mais, comme celle-ci demandait une certaine capacité physique - notamment dans les jambes -, elle renonça à cette idée avec la blessure de son acolyte. Les secondes ne faisaient que leur filer sous le nez. Elle se rabattit donc sur la première option, le déplacement à pieds. De toute façon, avaient-ils vraiment le choix ? ... Ce fut une main tendue qu'elle offrit au blond, l'invitant à la suivre.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyLun 26 Oct - 21:14

Tiens, quand je parlais de ma tête de mort-vivant. Adela, qui m'inspectait du regard, avait l'air d'avoir le même avis que moi sur ce point-là. Il faut dire que, en même temps, aujourd'hui n'a pas été un jour facile à vivre, donc il est bien normal que je me retrouve avec une sale gueule. C'est alors que, sans prévenir, elle se leva, m'effrayant au passage. Elle m'invita instantanément à me lever à mon tour. J'ai hésité pendant quelques secondes, avant de me redresser à mon tour. Elle s'était alors mis à chercher quelque chose dans ses poches… Le pistolet à fumigène réapparu ainsi dans ses mains peu de temps après.

Ayant comprit ses intentions, je me suis bouché les oreilles, attendant le moment où elle allait tirer avec impatience. La seule raison qui peut expliquer cette hâte, c'est bien évidemment le bruit horrible que produit cette chose. Et, vu que cela avait mal passé la première fois qu'elle avait tirée le signal, j'ai préféré prendre des précautions très vite. Alors, j'ai attendu, observant attentivement pour voir le signal partir. Néanmoins, il n'y avait rien qui était sorti. J'ai enlevé mes mains de mes oreilles, pour ensuite tenter de comprendre la situation. En constatant qu'Adela baissa son bras, j'ai finalement compris que les cartouches étaient vides. J'aurai vraiment dû le recharger ce matin.

« Ton mal de tête est parti, j'espère ? S'il persiste, dis-le. »

Je hocha la tête, donnant ainsi une réponse positive. De tout de façon, que j'avais encore mal ou non, je pouvais me débrouiller seul. J'ai déjà réussi à traverser de nombreuses épreuves rudes moi-même, donc je ne voyais pas en quoi cela pourrait changer tout de suite. Cependant, la seule chose dont j'avais envie de me plaindre, c'était la fatigue qui commençait à me prendre.

« Dit, vu que nous n'avons plus aucun moyen de communiquer avec les autres, que faisons-nous ? »

J'étais inquiet. Pour moi comme pour elle. Si ça se trouve, il y a peut-être encore des rebelles dans cette zone. Peut-être qu'ils vont nous retrouver. Et nous tuer. Rien que penser à cela me faisait frissonner. Je n'avais beau ne plus avoir mal, rien ne m'empêchait d'avoir la trouille. En plus, j'ai faim. C'est horrible. Je vis la brune s'écarter de moi, avant d'inspecter les alentours. À part des cadavres, il n'y avait rien à signaler. Enfin, pour le moment. J'ai l'impression d'être paranoïaque tellement je flippe pour un rien, ha ha. Adela m'a tendue sa main, comme si elle voulait que je la suive. Mais où ? Je croyais qu'on devait attendre les autres… Après ce petit moment de réflexion, j'ai agrippé sa main, un peu confus.

« Je vois que nous n'avons pas d'autre choix... »

J'ai commencé à marcher. Excepté cette foutue balle qui était restée dans ma jambe, il n'y avait rien qui provoquait de la douleur. Parfait. Au moins, je ne la ralentirais pas.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyMar 27 Oct - 2:25

Le rythme de ses pas entamés était tout à fait raisonnable, et elle n'ignora pas pour autant  celui qu'elle entraînait avec elle. Bien sûr, à plusieurs reprises, elle vérifia la jambe de Frank tout en avançant, prenant garde à ne pas passer à des endroits demandant une élévation; elle contourna les cadavres au lieu de les enjamber comme l'aurait fait quelqu'un de pressé. Certes, elle l'était, et souhaitait à tout prix déléguer son compère dans un endroit sûr. Elle fit tout ce qui était en son pouvoir pour prendre les chemins les plus courts, mêlés aux plus furtifs.

Mais l'espoir lui gonflait le buste; son cœur lui battait férocement dans la poitrine tant l'angoisse était là. Elle préféra alors guider le jeune homme à côté d'elle plutôt que dans son dos; pour suivre sa cadence et également évaluer l'aspect global de celui qu'elle escortait. Rapidement, Adela ressentit chez lui comme un effroi important. Elle comprit tout de suite, par le biais d'un regard sur leurs mains liées et d'un tremblement, qu'elle n'était pas la seule à être inquiète. En même temps, leurs craintes étaient compréhensives.

La découverte de Frank lui revint en mémoire. Elle l'avait trouvé grandement affaibli et mourant, et voilà qu'il avait récupéré un équilibre mental grâce à ses attentions pas tout à fait concrètes, mais qui s'étaient révélées efficaces pour plus ou moins le rétablir pour le moment. La jeune fille sentit alors un regain d'énergie la combler qui la poussa à se munir d'une démarche bien plus assurée, prouvant qu'elle n'était pas totalement abattue. C'est en passant dans un chemin privé de clarté qu'elle lâcha enfin son collègue  à la tignasse sauvage, libérant ses lames de son attirail dans un sifflement qui fendit le nouveau silence de cathédrale qui s'était encore installé. Elle était prête à en découdre si l'un des attaquants oserait pointer le bout de son nez. Ses armes ne s'étaient pas mises en avant, et s'étaient docilement dirigées de leur extrémité en piquet vers l'endroit sur lequel le duo marchait. L'expression du visage pâle de la myope s'était assez modifiée, passant de l'appréhension à une détermination incomparable, et ce sans crier gare. Il y avait, gravée sur sa figure, comme une sorte d'attente. Un affrontement contre un adversaire révolutionnaire était tout à fait plausible, après tout.

Le vent avait cessé de se manifester, rendant les détections auditives plus aisées. Et pour cause; elle cala sa fréquence de déplacement sur celle de son aîné, rendant leurs pas parfaitement synchronisés. Curieusement, un autre son de marche, différent du leur, se développa jusqu'à ses oreilles. Adela rua ses yeux sur un côté du passage; on pouvait distinguer sur le mur une troisième ombre s'autoriser une présence, ainsi qu'une forme vaguement fine, aux allures de fusil, tenue entre les mains de l'inconnu.

Empoignant le manche d'un de ses sabres, elle se retourna hâtivement et dégagea des mains du révoltant l'arme à feu qui s'évada sur le sol en glissant près d'elle; l'individu s'abaissa pour la ramasser, tentant le tout pour le tout, mais la seconde lame de la soldate se plaça sous sa gorge, la barrant généreusement d'une ligne écarlate. Elle éloigna le fusil d'un coup de pied, et tourna ses yeux vers Frank sans bouger la tête, attendant comme une sorte d'ordre. Sans doute voulait-il prendre sa revanche et s'en occuper. Ne prenant pas la peine de poser son regard sur l'assaillant, elle l'entendit presque claquer des dents sous la panique. Alors, peut-être allait-il bientôt perdre la vie - ou pas d'ailleurs, si les deux lui laissaient une chance, bien que ce soit peu probable -, mais ce n'était pas le moment d'être une gentille personne tolérante, surtout après l'acharnement dont ils avaient fait preuve.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyMar 27 Oct - 18:58

Passer obligatoirement autour des cadavres me faisait réellement mal au cœur. Évitant tout contact visuel avec les corps sans vie, je marchais, lentement. La terreur s'installait petit à petit. Et ce silence monstrueux n'arrangeait pas grand-chose. Quelle poule mouillée, me diriez-vous. C'est bien vrai.

Adela rompit brusquement le seul contact physique entre nous deux, avant de sortir ses armes. De mon côté, j'ai commencé à inspecter les alentours, pensant qu'un éventuel ennemi nous suivait. Pourtant, je ne voyais rien de suspect, et le seul bruit que pouvait apercevoir mes oreilles était celui du vent soufflant sur son visage. Sensation désagréable, par ailleurs. L'expression qu'affichait ma camarade sur son visage semblait révéler l'attente d'un événement. Comme si elle avait prédit qu'un rebelle pourrait venir nous attaquer par surprise d'une seconde à l'autre.

Je constatais par la suite que les mouvements de nos jambes coïncidaient, rendant alors les sons parasites plus audibles pour nous. D'ailleurs, un curieux écho trahissait la présence d'un intrus dans ce lieu. Je me suis stoppé net, avant de me retourner pour vérifier si une personne quelconque nous suivait. Sans succès. C'était probablement l'effroi, sommeillant en moi, qui me jouait un mauvais tour. Toujours est-il qu'un invité indésirable se trouvait véritablement dans cette ruelle.

La jeune brune n'a pas hésité une seule seconde pour faire de la gêne sonore son otage, profitant de la faiblesse de ce dernier pour le blesser à sa gorge. Tiens donc. J'étais persuadé d'avoir rencontré cet homme quelque part… Mais, oui ! C'était le salaud qui a osé me tirer dessus lors de l'attaque. Et voir sa gueule de criminel me rendait fou. Adela m'a lancé un regard, attendant sûrement une réaction de ma part. Comme si j'allais rester planté ici, en face de cet homme sans scrupule. Sans plus attendre, j'ai arraché les armes des mains d'Adela, avant de la bousculer. Intérieurement, je ne cessais de m'excuser auprès d'elle. Mais, pas question qu'elle me voit dans cet état d'agressivité. C'est sur ces pensées que j'ai transpercé la jambe de celui qui était à terre. Il évitait mon regard, se plaignant de la douleur que je lui ai affligé. Désolé, vieux, mais tu as bien mérité de souffrir.

« Pauvre garçon. »

S'en était fini du gentil Frank un peu stupide du quotidien. Cette fois-ci, c'est l'autre facette de ma personne qui se dévoilait au grand public. Cette facette qui me donne ces sourires malicieux et ces regards d'assassin sans pitié. Je ne me suis pas embêté à lui laisser une petite blessure. J'ai retiré l'épée de son membre, avant de le replanter pas loin de l'autre entaille.

« C'est dommage de se retrouver seul et sans défense, pas vrai ? Pourtant, tu as déjà fait souffrir d'autres personnes qui étaient dans le même cas que toi, alors cela ne devrait pas trop te déranger, si ? »

Un rictus moqueur pouvait se faire entendre dans ce silence. Mon hypocrisie me faisait tellement marrer. Cependant, ce n'était pas le temps de rire de tout et n'importe quoi. J'ai plus important à faire. Comme me débarrasser de ce parasite, de la façon la plus douloureuse que je le pouvais. Je vengerais tous ceux qui ont trouvé la mort par la faute de ces traîtres. La seconde épée a tranché la main du pauvre homme. Et moi, je riais encore. Soudainement, je me suis arrêté, fixant ma victime avec un air de mépris. Le dégoût était bien la seule chose que je pouvais ressentir envers lui. Je me demandais sincèrement comment je devais l'achever. Un coup fatal au niveau de son cœur ? Non, cela serait une mort beaucoup trop rapide. Strangulation ? Ennuyant. Moi, ce que je voulais, c'est le faire souffrir le plus longtemps que je le pouvais. Laissant les épées plantées dans les membres du résistant, je me suis mis à marcher.

« Oh ? Tu es toujours vivant ? Tant mieux. »

Le revolver. Il se trouvait près de mes pieds, à présent. Malgré l'envie forte de le tuer en lui tirant des balles, je me suis abstenu de le prendre, donnant un coup de pied dedans pour l'envoyer plus loin.

« Tu sais, à ta place, je me serais excusé. Et, accessoirement, j'aurai fait mes adieux. »

Le ton de ma voix résumait bien à quel point la haine et la folie me rongeait.

« Parce que je vais te crever ! »

Mes sincères excuses, Adela. Tu devras être témoin de cette part sombre de ma personnalité.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyMer 28 Oct - 1:51

Elle était pressée de voir la suite. Ce n'était pas une impatience insouciante, comme lors de l’attente d’un heureux événement, mais une impatience qui la rongeait, comme si chaque seconde qui s’écoulait la tourmentait un peu plus. Le comportement qu'elle avait employé en blessant l'offenseur au cou déclinait bien toute réaction, elle était restée impassible sous cet acte de légitime défense; cependant elle avait opté pour un air assez surpris quand Frank semblait reconnaître cet homme. Était-ce celui qui lui avait tiré dans la jambe ? Elle ne perdit pas le temps pour parler à son collaborateur; les traits de son visage suffisaient à lui faire comprendre que la réponse à sa question était affirmative.

Il avait l'air si... enragé. Mais elle le comprenait. Aussitôt, il vola les sabres des mains de sa propriétaire et la poussa, ne manquant pas de lui céder un trouble ainsi qu'une grande perturbation, avant d'enfoncer une des deux armes dans la jambe du type, déjà bien intimidé, qui la traversa de part en part. Du sang fraîchement jailli hors de la nouvelle plaie arriva en petite quantité sur le pantalon immaculé d'Adela. Elle grimaça, de dégoût plus qu'autre chose, sans essayer d'enlever le liquide vermeil.

La douleur se certifia quand elle s'extirpa promptement de la bouche du martyrisé; Frank retira négligemment la lame, la replantant tout aussi vite non loin de la blessure survenue juste avant.

"C'est dommage de se retrouver seul et sans défense, pas vrai ? Pourtant, tu as déjà fait souffrir d'autres personnes qui étaient dans le même cas que toi, alors cela ne devrait pas trop te déranger, si ?"

Ces mots étaient quelque part emplis d'une certaine moquerie qu'Adela nota, surtout en remarquant le flegme qu'arborait celui qui les prononçait. Il avait l'air si calme, maître absolu de toutes ses émotions, alors qu'Adela se mettait à écarquiller les yeux en entendant les cris de détresse envoyés par le second blessé. L'Humanité était ravagée par les titans, et voilà que des humains se mettaient à s'en prendre aux autres, pour couronner le tout, sous une colère noire. Alors pourquoi ressentait-elle tout à coup une certaine pitié envers ce souffrant ?

Elle s'était figée. Une envie l'appela; elle voulait poser ses mains sur ses oreilles pour ne plus écouter les plaintes de douleur du rebelle, se recroqueviller sur elle-même et tout ignorer.

Adela tenta de retrouver ses esprits. Une main tomba; celle de l'individu ayant pris part à l'embuscade. La scène se composait d'un homme dépourvu d'une partie de son corps, d'un garçon riant aux éclats sous ses élans sadiques, et d'une fille complètement désorientée, ne sachant que faire face à tout ça, mis à part se contenter d'observer telle une simple passante. Frank fut pris d'une dérision qui attira le regard horrifié d'Adela sur lui; il avait l'air de chercher quelque chose à faire pour abréger ses souffrances. De son point de vue, du moins.

Le blond s'étonna faussement de voir sa victime encore en vie; il avait laissé les sabres logés dans le corps de l'ancien agresseur, avant de s'éloigner un peu, impassible. L'outil de l'homme à terre fut projeté plus loin par son ami (et encore, pouvait-elle le considérer ainsi ?) qui revint à la charge :

"Tu sais, à ta place, je me serais excusé. Et, accessoirement, j'aurai fait mes adieux."

Sur ces paroles, elle l'observa. On aurait dit un dérangé se noyant dans son propre délire. Puis elle porta quelques secondes son intérêt sur le révoltant. Ce dernier avait lancé à la binoclarde un dernier regard suppliant et désolé. Il était possible qu'il joue la comédie pour être épargné de justesse, mais Adela recula d'un pas, désemparée.

"Parce que je vais te crever !"

Cette exclamation résonna dans sa tête. Frank était sûr de lui, se montrait confiant et en pleine fureur, bien décidé à l'anéantir. La demoiselle releva la tête, positionnant son bras devant lui comme pour le dissuader de faire quoi que ce soit. Elle tonna.

"Non !"

Incertaine de son refus, elle osa affronter la vision du soldat. Incapable de bouger plus que cela, elle resta ainsi, le bras levé. "Attends, peut-être que..." avait-elle murmuré. Peut-être que quoi ? Cette pittoresque âme en détresse bien amochée était un des responsables du massacre des sentinelles. Il en avait tué, des gens, et s'était rendu coupable du tir dans la jambe de Frank. Elle ne put d'ailleurs s'empêcher d'étendre ses iris sur la compresse à cette pensée. Bordel. Elle ne pouvait rien faire face à la rage qui le raviva, lui qui avait l'air si fatigué plus tôt. Elle réalisa qu'elle ne pouvait pas influencer les choix de son allié : ce n'était plus un enfant et il savait bien ce qu'il devait faire. Adela ne le regardait plus, et laissa lentement son bras retomber le long de son corps. C'était une vengeance, autant personnelle que collective : on lui aurait volontiers attribué le rôle de l'incarnation de la colère des amis abattus.

"... Peut-être que rien. Après tout, libre à toi de faire ce que tu veux. Pardon de t'avoir dérangé."

Sa voix était basse, et on pouvait y distinguer un sourire très faible. Dès lors, elle s'écarta de lui et considéra le condamné pour la dernière fois, et de haut, inactive comme une statue. Bien qu'elle n'ait rien dit de plus, son attitude voulait très clairement dire "fais ce que tu as à faire, soldat" à l'intention de celui qui était debout.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyMer 28 Oct - 13:01

Ainsi, j'étais devenu un dérangé. Parano. Tout ce que vous voulez. « Il » est revenu me hanter. Une fois de plus. J'ai repris les lames que j'avais laissé sur le corps sanguinolent de l'homme, avant de choisir un endroit de son corps, où je pourrais donner mon dernier coup. Celui qui le tuera instantanément. On peut dire que je m'ennuyais, à force de le voir souffrir.

« Non ! »

Cette voix. Elle m'avait complètement arrêté alors que je m'apprêtais à donner le coup final. Tenant toujours l'arme ensanglantée, je me suis tourné vers la personne qui avait dit cette réplique aussi négative. Adela. Cette dernière portait sur son visage une expression d'anéantissement, comme si elle assistait à la mort d'une personne qui lui était chère. Pourtant, cet homme devait payer pour ses crimes. Aucune autre action ne pouvait le pardonner. Malgré la surprise que ce seul mot m'avait procuré, mon visage restait décoré d'une expression neutre.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

Le ton de ma voix était tellement terrifiante. C'est fou comme une personne possédant une double personnalité peut avoir la capacité d'exprimer autant d'émotions. Seulement, j'étais incontrôlable, dans un excès de rage qui paraîtrait anormal si l'on me voyait dans la vie de tous les jours. J'avais l'impression que quelqu'un d'autre me contrôlait, sans me demander la permission. Tout ce que je faisais était involontaire. Je le jure.

« Attends, peut-être que... »

Quoi, attends ? Pourquoi attendre, alors qu'exécuter immédiatement cette odieuse personne qui était étalée par terre serait plus simple que d'essayer de trouver une autre solution ? Nettoyant l'amas de sang étranger qui s'était formé sur ma joue, je me suis dirigé vers mon interlocutrice.

« Comment ça, attends ? Tu te fous de moi ?! »

Je lui ai tiré le bras, la forçant à se lever et à me regarder droit dans les yeux.

« Si tu veux, je peux te laisser l'achever à ma place. »

Après l'avoir relâché aussi vite que je lui avais ordonné de se lever, je lui tendait l'arme que je lui avait volé tout à l'heure, tout en vérifiant si le condamné n'essayait de s'enfuir. Mais, il était toujours couché par terre, immobile. En même temps, comment pouvait-il se déplacer avec un membre en moins et une jambe abîmée ? Je devenais vraiment détraqué.

« ... Peut-être que rien. Après tout, libre à toi de faire ce que tu veux. Pardon de t'avoir dérangé. »

J'ai eu un petit pincement au cœur. L'entendre s'excuser malgré mon état d'insanité me surprenait au plus haut. C'était quelque chose d'horriblement irrationnel de laisser une personne tuer une autre devant ses yeux. Néanmoins, au lieu de me préoccuper de ses paroles, je me suis retourné, revenant vers l'autre. J'ai, tout de même, lancé un dernier regard désolé à Adela. J'ai brandit l'épée, avant de la faire atterrir dans l'estomac de celui qui était au sol, sans défense. Le regret commençait à m'envahir. Fermant les yeux et posant mes mains sur mes oreilles, ne voulant plus entendre ni le blessé, ni Adela, je me suis laissé tomber sur le sol. Me recroquevillant sur moi-même, j'ai commencé à parler d'une voix tremblante.

« C'est… vraiment moi qui ai fait ça ? »

Si je le pouvais, je me serai mis à crier. Cependant, je ne voulais pas que, hormis Adela – qui n'avait pas vraiment le choix d'assister à cette scène ou non, d'ailleurs –, d'autres soldats apprenaient que j'avais tué quelqu'un de sang froid, même s'il n'était pas supposé être des nôtres. Je me suis mis à sangloter, encore une fois. Je semblais si peu crédible, surtout après ce qui venait de se passer. Je suis un monstre.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyMer 28 Oct - 18:20

Et tandis qu'elle lui intima l'ordre de retarder le coup de grâce, son sang ne fit qu'un tour; il lui empoigna soudainement le bras avant de la tirer d'une manière assez sauvage, irrité. Sa béatitude l'avait abandonné pour laisser place à un Frank déchaîné dont la gestuelle impétueuse la laissa atterrée.

"Si tu veux, je peux te laisser l'achever à ma place."

Elle n'avait rien dit, désagréablement surprise du comportement du garçon qui avait tourné à la violence et à la froideur austère. Cela dit, il la libéra enfin; Adela examina son poignet chauffé sous l'influence de l'anormal. Sans lui laisser le temps de répondre, il lui tendit sa propre épée qu'elle ne réceptionna pas, d'ailleurs, avant d'offrir toute son attention sur l'affaibli par terre. Frank avait écouté Adela d'une oreille distraite, mais lui avait accordé un coup d'oeil embêté avant d'élever le sabre, tel un gagnant; la lame s'implanta une bonne fois pour toute dans la bedaine de l'inconnu, couverte de rouge. À partir de là, le voleur de vie perdit la sienne suite à une quinte de toux provoquée par la vive souffrance qu'il avait encaissée avant de fermer les yeux, enfin défunt. Les représailles étaient faites et achevées.

Adela n'avait pas daigné observer la mise à mort, préférant clore ses paupières au dénouement final. Elle les rouvrit alors, se trouvant près d'un cadavre récent et du jeune meurtrier, lui-même choqué par ce qu'il avait fait; Frank s'était mis à verser des larmes encore une fois, replié sur le sol où traînait encore sa victime.

"C'est… vraiment moi qui ai fait ça ?"

Elle tiqua; pourquoi se montrait-il si ignorant face à son propre crime ? Le bipolaire n'était plus compris par l'adolescente qui le fixa, perplexe. Pas totalement remise de tout cela, elle s'approcha du corps inerte avant de retirer la lame de ce dernier, couverte d'un voile profondément rouge. Perturbée, voilà comment elle était; plus habituée à voir du sang titanesque s'évaporer de l'acier après un découpage de nuque, le simple fait de voir celui d'un humain s'éterniser dessus la tourmenta davantage. Elle les nettoierait plus tard, il y avait plus important pour l'instant : Adela rangea son matériel à sa place attitrée. Déchirée par les événements, elle fit l'effort de s'épiloguer sur les restes du tireur; rien à faire, il ne respirait vraiment plus. Il fallait s'y attendre aussi, avec un tel acharnement.

"C'est terminé."

Le massacre était fini, en effet. Il fallait s'occuper désormais de son aîné en pleine culpabilité. Ils étaient tous les deux membres de la garnison, eux qui étaient censés protéger les hommes et les villes des prédateurs. Une question lui brûlait les lèvres. *Pourquoi t'es-tu engagé dans l'armée, si c'est pour tuer des êtres humains ?* résonna comme un écho dans son crâne alors qu'elle regardait l'homme qui restait, bien vivant. Sa revanche fut terminée. Il fallait rapidement se remettre en marche s'ils voulaient ne pas retomber nez à nez avec un de ces garnements.

Elle voulait au départ rester à l'écart de son semblable, redoutant une seconde crise d'hystérie. "Frank ?"  fit-elle, toujours hésitante. Elle essayait d'imposer à sa voix un ton qu'elle ne trouvait pas, et il ne l'aidait pas vraiment. Elle l'avait déjà vu ainsi recroquevillé et larmoyant; c'était lorsqu'ils s'étaient rencontrés quand elle se trouvait dans la rue un peu plus tôt dans la journée, ne s'attendant plus à voir un survivant après le génocide. L'indécision lui serra le cœur pendant qu'elle fit deux ou trois pas vers lui avant de poser un genou à terre pour s'assurer qu'il "allait bien".

"Si ça t'arrange, je garderai le silence. On n'a plus trop le temps de discuter maintenant, si tu ne veux pas recommencer ça, il faut qu'on parte d'ici, et vite."

Elle s'était redressée sans s'éloigner de lui.

"Sèche tes larmes et lève-toi !" déclara la jeune recrue, sachant bien que ses mots pouvaient s'avérer rudes et impatients. Il y avait urgence, et l'évasion se rendait nécessaire.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyMer 28 Oct - 21:34

Je ne savais plus quoi penser à ce moment-là. J'étais plongé dans le tourment.

C'était bien la première fois que j'osais m'attaquer à un être humain de cette façon-là. Les seules fois où je me montrais violent, c'était lors de bagarres avec d'autres acolytes. De plus, il y avait eu un témoin, que j'avais sûrement choquée. La pauvre, je ne voulais vraiment pas qu'elle me voit dans cet état secondaire, où la folie régnait en moi. Qu'est-ce qu'elle allait penser de moi, désormais ? Elle doit me haïr, c'est évident. Du sang coulait encore sur mes mains et mes joues, une sensation des plus horribles quand tu sais que ce liquide provenait de ta victime. L'envie de vomir me montait à la tête. Si seulement tout cela n'était qu'un rêve… Néanmoins, c'était la réalité, et j'allais véritablement devoir porter une nouvelle mort sur ma conscience.

Finalement, j'ai réussi à calmer mes jérémiades, laissant malgré tout quelques larmes couler de mes yeux. J'ai relevé ma tête, ayant comme première vision Adela, rangeant ses armes encore souillés par tout le sang que j'avais supprimé du corps de l'homme, maintenant décédé. Voir cela ne faisait qu'accentuer mon effroi, me forçant ainsi à reculer.

« Frank ? »

Impossible d'y croire. Même après lui avoir imposé d'assister à l'exécution de cette personne qui lui était complètement étrangère, elle arrivait tout de même encore à me parler ? À moi ? Un monstre de la pire espèce ?

« Hé, Adela. Tu me promets de ne rien dire ? Je ferai tout ce que tu voudras. »

La phrase indémodable. Lorsque tu voulais absolument faire en sorte que quelqu'un ne dise pas aux autres que t'a fait une grosse connerie, tu leur disais toujours cela. Le pire, c'est que ça marche à chaque fois. Mais, est-ce qu'elle allait vraiment croire mes propos ? Surtout que j'étais sincère sur ce point-là. J'étais prêt à tout faire pour que personne ne sache ce qu'il s'est passé. Et aussi de faire en sorte qu'elle ne me rejette pas.

« Je te jure de ne plus me remettre dans cet état. »

Je n'étais plus très sûr de ce que j'avais annoncé, cette fois-ci. Basculer dans cette sombre partie de ma personnalité n'était qu'un pur hasard. Impossible de contrôler ce genre d'action. Craignant une réponse négative de la part de la jeune femme, je me suis remis à reculer encore un peu, mon corps tremblant. De son côté, Adela est venue vers moi. Qu'avait-elle à me dire ? J'appréhendais le moment où elle allait me laisser tout seul, encore confus par ce que j'avais fait.

« Si ça t'arrange, je garderai le silence. On n'a plus trop le temps de discuter maintenant, si tu ne veux pas recommencer ça, il faut qu'on parte d'ici, et vite. »

Non. Ce n'est pas possible. Comment peut-elle réagir de cette manière ? C'est un mensonge, c'est évident ! J'évitais tout contact avec son regard, alors qu'elle se relevait.

« Sèche tes larmes et lève-toi ! »

Je lui ai obéi, comme je l'avais promis peu de temps avant, me relevant aussitôt. Je m'interrogeais sur l'état de son bras : je dois dire que je n'y suis pas allé mollo. Pourtant, je n'arrivais pas à m'exprimer. Au lieu de ça, j'ai attrapé sa main, le regard fuyant, et faisant attention de ne pas trop la serrer fort.

« Je… Je suis désolé. J'espère que tu veux bien me... pardonner... »

Bien sûr qu'elle refuserait mes excuses. Pourquoi m'acharnai-je sur cela ?
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyJeu 29 Oct - 1:17

Il était bien désolé, pour sûr. C'est en la voyant s'approcher de lui qu'il recula, toujours au sol. Il avait peur d'elle maintenant, ou ... ? Bien qu'il ait été durant un petit temps conscient de ce qu'il faisait, il avait maintenant l'air d'être effrayé par ... lui-même. Tout le monde pouvait avoir des sautes d'humeur, mais de là à défouler sa colère sur quelqu'un jusqu'à le tuer.. Ce n'était pas dans ses intentions de départ de voir mourir le rebelle; elle espérait, à l'origine, voir Frank lui donner au moins une grosse correction qui serait retenue, quitte à le blesser gravement, et non l'observer le taillader de manière hostile sans pouvoir intervenir.

Elle soupira. Non pour prouver une lassitude, mais pour se ressaisir suite aux événements. Ses doigts vinrent jusqu'aux deux mèches qui encadraient son visage, secouées par la brise qui revenait, comme si celle-ci avait été complice pour repérer l'attaquant quand elle avait cessé.

"Hé, Adela. Tu me promets de ne rien dire ? Je ferai tout ce que tu voudras. "

Voilà qu'il se mettait à la supplier. La capacité qu'il avait de changer si rapidement de personnalité était impressionnante à ses yeux, elle qui n'avait pas comme coutume de faire face à des gens ... elle ne trouvait pas ses mots. Comment pouvait-elle formuler ça ? Face à des gens schizophrènes ? Il avait raison : ce remplacement radical de caractère lui avait déplu. Quelque peu froissée, elle le laissa poursuivre, consciente qu'elle le laissait divaguer dans un sérieux pétrin qui eut pour don de filer une pointe de désespoir à son timbre.

"Je te jure de ne plus me remettre dans cet état."

Elle ne s'attendait pas du tout à le voir si calme, ni même si obéissant lorsqu'elle lui dit de se lever. Adela n'était pas faite pour diriger et ordonner les autres, cela se voyait si simplement dans son comportement quotidien : discrète comme l'ombre, en général, et manquant cruellement d'estime de soi. Elle fut prise d'une stupéfaction de courte durée, car tandis qu'elle commençait à reprendre le chemin, elle sentit une main agripper la sienne; voulait-il encore la serrer si fortement au point de lui laisser une autre marque ? Prête à tout, elle se tourna précipitamment vers lui. À sa grande surprise, il afficha une expression chagrinée qui éveilla en elle une certaine méfiance.

"Je… Je suis désolé. J'espère que tu veux bien me... pardonner..."

Il avait au moins eu le courage de reconnaître ses erreurs, soit. Adela lambina. Que devait-elle répondre à ça ? Si elle avait été constituée d'une grande témérité, elle l'aurait sévèrement admonesté. Mais là, c'était différent. Elle retrouvait devant lui le même Frank qu'avant, aux paroles et aux actes assez doucereux.

Elle n'avait plus envie de repenser à cela, et pour être sûre ne pas regretter sa réponse plus tard, elle ne la lui donna pas. Même si, sans vraiment le vouloir, et pour ne pas l'accabler davantage, un simple "C'est bon" franchit ses lèvres, comme pour lui signaler qu'il avait tout le temps de se mépriser plus tard. Mais rien ne confirma vraiment ses dires; on ne pouvait donc pas deviner s'il s'agissait là d'une acceptation d'excuses ou d'un profond reproche. Finalement, elle n'avait pas été d'une grande aide; Frank n'avait eu de sa part qu'une réponse vague qui pouvait le laisser bien plus confus qu'il ne l'était déjà.

Adela regarda sa main prise par celle du jeune homme. Si tout à l'heure elle n'avait pas hésité à la lui tendre pour le conduire jusqu'aux autres, la brune manqua franchement de couper tout contact avec lui, abandonnant l'idée quand elle reprit la route. Elle poursuivit donc la marche qui n'avait vraiment rien d'une promenade, quittant le passage où celui qu'elle guidait avait tué le révolutionnaire. Elle ne voulait plus en entendre parler. Levant le menton, elle aperçut près de l'endroit où ils se trouvaient le quartier général; ce fut tout de suite presque un sourire qu'elle arbora à cette vue, avant de se tourner vers Frank.

"Eh, on est pratiquement arrivés ! Euh.. J'espère que je ne suis pas allée trop vite.. Ta jambe, ça va ?"
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyJeu 29 Oct - 21:15

J'envisageais déjà ce que j'allais faire en revenant au quartier de la garnison. C'est-à-dire me prendre une bouteille de liqueur et en boire tout le contenu. Quitte à tomber dans un coma éthylique. De toute manière, me noyer dans l'alcool pour oublier toutes les bourdes que j'enchaînais jour après jour était la seule chose que je savais faire dans la vie. Sans compter le fait de tuer des titans. Ouais, je suis capable d'en tuer au moins une bonne dizaine à chaque fois qu'ils nous envahissaient. C'est marrant de penser qu'un type aussi ridicule que moi puisse faire un massacre aussi énorme. Je me demande souvent comment j'ai fait pour en arriver au stade de soldat brillant.

Adela s'est retournée vers moi, une expression de scepticisme dessinée sur le visage. Je peux comprendre son ressentiment actuel : s'excuser un grand nombre de fois pour un meurtre, c'était comme vouloir se jeter dans la gueule d'un titan juste « pour rire ». Complètement stupide. Néanmoins, j'étais tellement déconcerté que je pourrais dire n'importe quoi, même les choses les plus insensés. Je la dévisageais pendant un moment, puis j'ai fini par fuir son regard, déshonoré.

« C'est bon. »

Je m'en doutais. Elle me reprochait ce crime. À moins que ce soit tout le contraire. Dans tous les cas, je ne saisissais pas pourquoi cette fille restait calme dans cette situation. Je suis certain que si c'était un de mes amis qui était à sa place, ce dernier m'aurait déjà foutu un poing dans la tronche, sans attendre des excuses de ma part. Je devrais cesser de faire des comparaisons, c'est énervant à la longue. Elle posa son regard sur nos mains liées, cherchant sûrement à rompre ce lien comme elle l'avait fait plus tôt. Pourtant, elle ne l'a pas fait. Mais peu importe.

Nous avons continué à marcher, dans le plus grand des silences. Le regard vide, j'essayais de marcher à la même allure qu'Adela, ce qui n'était pas de tout repos. Une douleur me gênait au niveau de la jambe, et c'est quand j'ai inspecté cette dernière que j'ai constatée que ma blessure s'est rouverte. Et moi qui croyais que cela s'était cicatrisé, merde ! Tant pis, je me forcerais à terminer le chemin, même avec ce supplice sur mon dos. Je ne voulais pas la ralentir, surtout qu'une scène similaire à la précédente pouvait être plausible. Je refusais de changer encore de personnalité. Une fois, c'est déjà trop. En particulier quand tu vois la grosse différence entre moi et lui – ne supportant pas l'idée que je peux réagir d'une façon si ahurissante, j'ai décidé de considérer une autre personne en moi. Je me demande vraiment comment j'ai fait pour ne pas me retrouver dans un asile, ha ha.

Voyant la bâtisse qui servait de lieu d'habitation pour la garnison, j'ai immédiatement repensé à mon idée d'avant. Oui, j'avais réellement l'intention de me bourrer la gueule, ce n'était pas une blague. Cependant, Adela ne m'avait pas laissé le temps d'intervenir.

« Eh, on est pratiquement arrivés ! Euh.. J'espère que je ne suis pas allée trop vite.. Ta jambe, ça va ? »

J'observais, une nouvelle fois, la plaie sanglante. Ce n'était pas la peine de la cacher, elle pouvait très bien voir ce qui était arrivé.

« J'aimerais pouvoir te dire que tout va bien. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Mais, ne t'inquiètes pas, je ferais en sorte de ne pas trop me plaindre. »

Le sourire niais de mon quotidien est venu se plaquer sur mes lèvres. Je ne voulais pas trop l'inquiéter, de peur que je fasse une nouvelle erreur.
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MessageSujet: Re: On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.    On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.  EmptyVen 30 Oct - 13:11

Adela n'était pas emballée par l'idée de lui balancer des invectives à la figure. D'autant plus qu'il avait l'air sincèrement navré pour ce grabuge et cette tuerie. Tout n'était que bordel, incompréhension et fatigue. Si c'était quelqu'un d'autre qui avait sauvé Frank et qui l'avait ensuite vu ainsi possédé, comment aurait-il réagi ? Avait-elle fait le bon choix en lui promettant de garder le secret ? Elle en déplora un souffle très bref. Il était tout de même certain qu'elle n'allait pas le rejeter, même après tout ceci : c'était à ses yeux déloyal. Elle lui avait loué la promesse de ne pas le délaisser. Et la binoclarde n'était pas du tout du genre à mentir quelle que soit la situation, aussi critique était-elle.

Passons. Doucement, son regard s'esquiva pour se perdre sur les toits de Trost. Du mieux qu'elle le pouvait, elle restait stoïque, sans pour autant paraître froide. Il lui était assez complexe de garder cette apparence très posée alors qu'au fond, rien ne se passait comme prévu. Il finit d'ailleurs par prendre la parole.

"J'aimerais pouvoir te dire que tout va bien. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Mais, ne t'inquiètes pas, je ferais en sorte de ne pas trop me plaindre."

En effet, marcher à une telle allure alors qu'on est blessé à la jambe, ça fait mal oui, bravo Adela. La tournure des circonstances avait accéléré son pas sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, à vrai dire. Elle s'apprêta à s'excuser pour cela alors qu'elle suivait son regard, un peu dans les vapes. Un battement manqua dans sa poitrine quand elle vit la blessure rouverte tant la vision était désagréable à contempler. Mais elle relativisa, ayant vu bien pire que cette éraflure bien qu'elle n'était pas des plus petites. Elle fouilla très vite toutes les poches qu'elle avait, mais n'y trouva aucun autre mouchoir pour compacter la coulée de rouge. C'était bien son jour..

Tout ce qui lui parut utilisable pour cela ne pouvait être que sa chemise. Ou le haut de Frank, d'ailleurs. Elle s'interrogea : sur lequel des deux vêtements devait-elle prélever un gros morceau de tissu suffisament large pour entourer la blessure ? Cruel dilemme. Mais elle ne s'imaginait pas lui demander la permission d'ôter une partie de son habit, c'était inapproprié et assez ... bizarre quand on y pensait. Elle baissa la tête, observant son haut : où devait-elle séparer la matière ? Le niveau du ventre fut tout de suite oublié; souvenirs douloureux d'enfance qu'elle ne voulait pas se remettre en tête. Pour déchirer ses manches, elle devait retirer sa veste, et elle n'avait vraiment pas le temps; elle avait dégluti avant de se résoudre à retirer une zone raisonnablement dense près de son col; aussitôt qu'elle fut enlevée, la brune sentit un froid se jeter sur l'endroit dévêtu. Ce n'est pas sans frissonner qu'elle s'approcha du blond, se baissant près de lui pour nouer autour de la plaie un nouveau tissu qui, comme l'autre, prit dans la seconde une coloration écrevisse. Elle releva la tête pour s'adresser à lui, un peu rosie.

"Je n'avais que ça, désolée.. Enfin, j'espère que ça ne te pose aucun problème."

Dès que le tout fut attaché, elle se releva avant de mettre en évidence ses cheveux devant la déchirure pour faire en sorte de la camoufler un peu. Adela toussota nerveusement avant de poser un des bras de Frank derrière sa nuque, comme elle l'avait fait avant, cherchant à le soutenir pour les derniers efforts.

"N'appuie pas sur ta jambe en marchant; je te tiens, alors tu peux un peu t'affaler sur moi, ça ne me gênera pas."

Elle lui implanta son regard et laissa un très léger sourire se crayonner sur son visage. Elle préférait jouer la carte de la légèreté plutôt que de le laisser marcher seul avec une patte peinant à être utilisée.
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On ne trouve pas que des cadavres après un carnage.

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